En 1993, le solo Bras de plomb naît de la rencontre entre Paul-André Fortier, chorégraphe et danseur québécois et Betty Goodwin (décédée il y a trois ans), plasticienne qui travaille beaucoup sur les matières inertes et sur l’image du corps humain, souffrant, désirant, meurtri, érodé mais toujours en tension.
Leur collaboration aboutit à un solo fascinant. Dans un décor sobre, découpé et tranchant, dans lequel la lumière accentue le côté graphique et plastique du corps du danseur, le traitant en « sculpture vivante », Paul-André Fortier court, glisse, et arpente l’espace avec la grâce d’un funambule dans une danse épurée. Ses bras se transforment peu à peu en « bras de plomb », véritables armures greffées sur son corps, à la fois oeuvre d’art, prolongement de soi et contrainte, qui évoquent autant les ailes d’un oiseau que le poids d’une armure, comme si la destinée humaine y était condensée.
Paul-André Fortier forge à partir d’eux une danse subtile et complexe dans laquelle les bras, libres et fluides au départ se voient peu à peu emprisonnés et relayent le mouvement aux jambes. Une danse s’esquisse à pas feutrés, emplie de grâce et de force, contrastant avec l’écrin de plomb.
Près de 20 ans plus tard, et pour fêter les 30 ans de sa compagnie, le chorégraphe a choisi de transmettre ce solo au danseur Simon Courchel, rencontré en France il y a plus de dix ans et recroisé à New York où le danseur s’est établi. À son tour, celui-ci devient objet de la sculpture...
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