Père

du 14 mars au 8 avril 2006

Père

Christian Schiaretti propose une mise en scène exceptionnelle de cette pièce de Strindberg, appuyée sur le talent d’une distribution sans faille. Un ensemble parfait qui fait résonner la dimension épique de cette pièce peu jouée du grand dramaturge de l’intime. Un pur moment de théâtre.

Une tragédie moderne
Châtier le bonheur
Lettre à Axel Strindberg

Père est l’histoire d’un couple, d’une guerre conjugale entre un capitaine et son épouse Laura. Leur mésentente se cristallise autour de Bertha, leur fille. Le capitaine, savant et athée, veut lui donner une éducation laïque ; Laura veut l’élever selon ses propres convictions religieuses ; le capitaine souhaite l’envoyer à la ville pour qu’elle devienne institutrice ; Laura veut la garder près d’elle et lui faire étudier la peinture. Afin de pouvoir l’élever seule, Laura fait naître, chez son mari, un doute sur sa paternité. Avec la complicité du docteur Ostermark et de son frère le pasteur, elle le fait passer pour fou et réclame son internement. On demande à Margret, la vieille nourrice du capitaine, de lui enfiler une camisole de force…

Père dans le texte français de Jacques Robnard.

« On a reproché à ma tragédie Père d’être trop triste, comme si l’on préférait des tragédies gaies, on a la prétention de réclamer de la joie de vivre, les directeurs de théâtre commandent donc des farces, comme si évoquer la joie de vivre consistait à faire l’imbécile en peignant des gens idiots ou atteints de la danse de Saint-Guy. Pour moi, la joie de vivre réside dans les luttes fortes et cruelles de la vie, et mon plaisir, je le trouve dans l’enseignement que j’en tire. »

August Strindberg
Préface de Mademoiselle Julie, texte français C. de Bigault de Casanove, Éditions E. Verneau, Paris, 1893

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On n’a encore jamais expliqué comment la discorde peut naître entre deux époux. Ils s’aiment, ils se plaisent ensemble, ils souffrent d’être séparés et tout leur égoïsme réuni les invite à rester en paix, puisque la discorde est ce qui peut les faire souffrir le plus. Et pourtant, un petit nuage surgit, on ne sait d’où, les qualités se transforment en défauts, la beauté se métamorphose en laideur et les voilà dressés l’un contre l’autre, comme des serpents qui sifflent ; chacun voudrait que l’autre soit loin, loin, et pourtant ils savent que s’ils se quittaient, ne serait-ce qu’un instant, ils se regretteraient aussitôt, et il n’y a pas de douleur plus grande.

Ici, physiologie et psychologie sont impuissantes et Swedenborg est peut-être le seul qui, dans son Amore conjugali, se serait approché de la solution du problème, mais aussi bien a-t-il compris dès le début qu’il fallait ici recourir à des équations d’un degré supérieur, que le vulgaire ignore.

C’est la raison pour laquelle deux époux qui s’aiment peuvent passer leur temps à se demander pourquoi ils se haïssent, c’est-à-dire pourquoi ils se fuient tout en se recherchant. Des époux qui ont quelques connaissances élémentaires de la physique de Ganot, peuvent sans doute avoir recours à l’image des boules de moelle de sureau, chargées d’électricité, sans que cela les éclaire davantage ou les rende plus heureux.

L’amour présente tous les symptômes de la folie. […] La devise « Omnia vincit amor » ne dit-elle pas que la puissance de l’amour est telle que si on lui laissait libre jeu, il deviendrait un danger pour l’ordre du monde. C’est un crime d’être heureux : il faut donc que le bonheur soit châtié.

August Strindberg
L’Abbaye (1902), texte français C.-G. Bjurström et G. Perros, Éditions Mercure de France, 1965

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Il faut que tu saches que je suis un écrivain qui mélange la littérature et la réalité et que toute ma misogynie n’est que théorique, car je ne saurais vivre sans la compagnie d’une femme. Nous sommes des drôles de personnages, sais-tu. Parfois nous nous disputons à faire se soulever le toit de la maison, puis on prend un verre et le soir, nous jouons au trictrac et encore aujourd’hui nous pouvons causer et nous amuser une nuit entière comme si rien ne s’était passé. Ne te chagrine donc pas en lisant Père, car c’est de la littérature ! […]

August Strindberg

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Spectacle terminé depuis le samedi 8 avril 2006

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