Tranches de vie jetées sur le papier, mini-scénarios cachetés sous enveloppe, les lettres en disent long et contiennent toutes les passions humaines : déclarations d’amour, insultes, suppliques, remontrances, excuses, recommandations…
Lapidaires, administratives, enflammées, érotiques, elles empruntent aux genres les plus variés. C’est pourquoi sans doute elles ont tant inspiré les chansonniers depuis toujours.
« Tu m’écris Léon qu’il faut que j’t’oublie… Tu recevras ce mot, un baiser dans ton cou… C’est de d’la prison que j’t’écris… En relisant ta lettre, je m’aperçois que l’orthographe et toi, ça fait deux… Ma chère Béatrice… J’finis ma lettre en t’embrassant… Dedans un mot et le bonheur, c’est tout… Toutes les lettres d’amour sont ridicules… Que le carré de l’enveloppe... »
Nous nous sommes plu à croiser quelques unes de ces lettres-chansons par delà les époques et à construire des correspondances imaginaires, des rencontres improbables, inattendues, où Yvette Guilbert répondrait à Barbara, Serge Gainsbourg à Aristide Bruant, où Guérasim Luca dialoguerait avec Bach, Marina Tsvétaïéva avec Scarlatti et où nos propres mots rencontreraient Chopin.
Une ballade sensible et fantasque avec post-scriptum, papiers froissés, machine à écrire, fautes d’orthographe, bonnes et mauvaises nouvelles, retour à la ligne et point final.
5, rue du Plateau 75019 Paris