Pierre Dac, le parti d'en rire

Biographie loufoque et musicale
Pierre Dac, repères biographiques
Pierre Dac, mon maître soixante-trois

• Biographie loufoque et musicale

Une gare comme les autres… Un train en retard… Celui qui doit conduire Gédéon Burnemauve et Célestine Troussecotte à Autrelieu, capitale de « Du côté d’Ailleurs »… Il s’y rend pour raconter Pierre Dac, elle, pour le chanter. Tandis que le chef de gare, GKW Van den Paraboum, leur donne des nouvelles de la pharmacie Lopez à Santiago du Chili, les deux voyageurs évoquent la vie et la carrière du roi des loufoques, de L’os à moelle aux Pensées en passant par des années sombres où il a été, à Londres, l’un des « français qui parlaient aux français »…

Une pièce de théâtre où se mêlent à des informations authentiques, des chansons et dialogues, parmi lesquels un débat politique sur des sujets d’une éternelle actualité. Des textes inspirés de l’oeuvre du « Maître soixante-trois » de plusieurs générations d’humoristes. Un hommage dans un Théâtre des Deux Anes, qui fête ses 90 ans, et dont il a été, à ses débuts, en 1922, le premier chansonnier.

• Pierre Dac, repères biographiques

15 août 1893 : Naissance de Pierre Dac, de son vrai nom André Isaac, à Châlons-sur-Marne, devenue aujourd’hui Châlons-en-Champagne. A l'âge de trois ans, il s'installe à Paris où son père, Salomon Isaac, ouvre une boucherie dans le quartier des Halles de la Villette. Il apprend le violon mais, pendant la guerre 1914-1918, un éclat d'obus lui arrache douze centimètres du bras gauche. Au lendemain de l'armistice , il exerce différents petits métiers. Passionné par les chansonniers, il se met à écrire des textes en s'inspirant de l'humour et du vocabulaire « louchebem » régulièrement employé par son père. C'est ainsi qu'il invente les premiers sketches « loufoques »

1922 : Il devient le premier chansonnier des Deux-Anes, et se produit dans d’autres cabarets. Sa forme d'humour touche immédiatement un vaste public , parmi lequel beaucoup de jeunes.

1935 : Il invente les premières émissions d'humour à la radio. Sur Radio-Cité, puis sur le Poste Parisien , il anime « Le Club des Loufoques » , un jeu qui consiste à ramener au studio, en un minimum de temps, un maximum d'objets insolites.

13 mai 1938 : Il crée « L'Os à moelle » , un hebdomadaire loufoque dont le tirage va atteindre 400 000 exemplaires. Dans les bureaux comme dans les cours de récréation, on apprend par coeur les éditoriaux sur la confiture de nouilles ou la houille dormante, les grands reportages loufoques et les petites annonces.

7 juin 1940 : Le journal disparaît au 109ème numéro : les Allemands envahissant Paris, Pierre Dac doit fuir. Il décide de gagner Londres et de devenir l'un des « Français qui parlent aux Français » . Il va y parvenir à l'issue de plusieurs séjours - d'une durée totale de 18 mois - dans les geôles espagnoles.

30 octobre 1943 : Il devient, au micro de la BBC, l’un des « Français parlent aux Français ». Ses chansons et ses éditoriaux sont aujourd'hui entrés dans l'histoire. Parmi eux Bagatelle sur un tombeau, un duel oratoire qui, par-dessus la Manche, l'oppose à Philippe Henriot, l'éditorialiste de Radio-Paris.

1945 : Il crée L'Os Libre, qui va être publié pendant deux ans.

1949 : Il rencontre Francis Blanche avec qui il crée d'innombrables sketches- comme le « Sar Rabindranath Duval », ainsi que des émissions de radio : Le Parti d'en Rire, Malheur aux Barbus et Signé Furax, dont 1034 épisodes vont être diffusés entre 1956 et 1960 sur Europe 1.

17 janvier 1960 : Victime d'une grave dépression nerveuse, il tente de se suicider. Sauvé inextrémis par Dinah, la femme de sa vie, il fait renaître L'Os à moëlle en 1964.

1965 : Il imagine, avec Louis Rognoni , un feuilleton Bons Baisers de Partout. Bilan : 740 épisodes diffusés sur France Inter. Un autre classique.

1972 : Il prend la relève de Pascal en publiant ses Pensées. Le 9 février 1975, il nous quitte d'un manque de savoir-vivre. Il nous lègue une forme d'humour qui a inspiré de nombreux disciples de Raymond Devos aux « Guignols de l'Info », en passant par Coluche, et Pierre Desproges.

• Pierre Dac, mon maître soixante-trois

J’ai eu le privilège de rencontrer Pierre Dac dans mes jeunes années. Je suis devenu son « secrétaire général particulier », puis son « neveu adoptif » et enfin , son « Légataire Universel ». Lorsque je lui parlais des lendemains de son oeuvre, il soupirait et lançait, misérieux, mi-malicieux, « vous savez , Jacques, il vaut mieux passer hériter à la poste que passer à la postérité ! ».

Et pourtant aujourd’hui, il est immortel. Ses sketches, ses aphorismes demeurent présents dans la mémoire collective et touchent une nouvelle génération. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un enseignant, un éditeur me demande l’autorisation de publier, dans un livre de français destiné aux scolaires, un extrait du Schmilblick, des Pensées ou l’un des éditoriaux d’une deuxième guerre mondiale, où il a été à Londres, l’un des « français qui parlent aux français ».

Pierre Dac , « roi des Loufoques », et inventeur du genre, était un humoriste, mais aussi un poète, un philosophe et un patriote. C’est ce que vous allez découvrir au fil de cette « biographie loufoque et musicale » d’un « maître à penser » , qui, lorsqu’on le baptisait ainsi, répliquait, « Je ne suis pas votre Maître. Etant donné ma taille, je suis simplement votre Maître soixante-trois ».

Jacques Pessis

Haut de page