1996. Le chorégraphe belge Pierre Droulers créait De l’air et du vent, une étape importante dans son parcours parce que ce fut une façon de se confronter à nouveau à la danse pure, au simple plaisir de voir des corps danser. Des corps dans le vent, comme le titre l’indique, et même dans la tempête. Des corps qui doivent résister, se tordre, se blesser pour traverser les espaces du grand désordre avant de rejoindre l’accalmie, quand l’air se fait plus doux, les mouvements plus légers, presque envolés, quand il devient possible de retrouver une certaine douceur et même de toucher l’arc-en-ciel.
Avec de nouveaux danseurs, il a moins choisi de remonter la pièce, à vrai dire, que de la « réactiver ». Réactiver parce qu’il s’agit de faire passer la pièce au tamis de ses préoccupations, et des corps singuliers des danseurs. Et ce léger déplacement, à la fois fidèle et infidèle, est pour eux et pour nous une belle manière de réfléchir à cet insoluble problème de la mémoire en danse et de la transmission des pièces : les mêmes gestes dans un autre contexte, sont-ils encore les mêmes gestes ?
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