Baskets trouées, jean délavé, un sac plastique au bout des doigts, la Fille trimballe la grâce de son innocence. Le jeune homme est pompier, et beau gosse. Ils se retrouvent dans une arrière-salle de tribunal, autour d’un banc en bois. Malaise. Avec ses collègues, il aurait abusé d’elle. Il doit en répondre, au monde, à la société, comme à elle, devenue objet sexuel. Déficiente mentale à l’expression fragile, la Fille a cru en l’amour. Son corps a vingt-cinq ans, mais quel âge a-t-elle dans sa tête ? Coupable ou innocente, celle qui n’a pas su dire non ? La Fille répond par une rose des sables au fond de son sac plastique. C’est l’étrange fruit de son amour.
En 2001, Libération fait état du viol collectif d’une bande de pompiers sur une gamine handicapée. Docteur en pharmacie converti au théâtre et au roman, Jean-Benoît Patricot s’inspire du fait divers. Il compose une partition saisissante, poème pour deux voix aux langues opposées. Il soulève les questions des responsabilités individuelles et collectives. Le texte reçoit le soutien de l’association Beaumarchais-SACD et du Centre national du théâtre. Catherine Schaub cofonde les Productions du Sillon avec Léonore Confino et se consacre depuis dix ans aux auteurs vivants. Elle orchestre le duel, huis clos aux tensions tangibles pour un théâtre nécessaire : où situer les limites du respect de l’autre, quand plus personne ne se comprend ?
Le propos est déroutant à souhait et l’interprétation, un coup de poing dans le ventre. Bravo à toute l'équipe. C’est une belle réussite et on en sort différent !
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Le propos est déroutant à souhait et l’interprétation, un coup de poing dans le ventre. Bravo à toute l'équipe. C’est une belle réussite et on en sort différent !
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