À travers sa conférence spectaculaire, la pétillante Hortense Belhôte nous invite à poser un regard féministe, queer et libertaire sur l'Histoire de France. Un spectacle passionnant et plein d'humour mené par une professeure haute en couleur qu'on aurait adoré avoir au lycée.
« En partant du constat de ma propre histoire familiale, de ses discontinuités, déviances, adoptions, appropriations et autres indigestions coloniales, mon attention s’est penchée sur 1789 et la période révolutionnaire en tant que creuset des mythes fondateurs, avec une question simple : quels récits y puiser pour nourrir les veillées de mes futurs enfants ?
De proche en proche, comme on explore un album de famille, une galerie d’anti héros a vu le jour : la Dubarry, Zamor, St George, D’Eon, Thomas Alexandre Dumas, Jean Amilcar, Mme Royale, Madeleine, Marie Guillemine Benoist, Ourika et Claire de Duras… Certains connus, d’autres non, tous ont en commun de ne pas répondre aux critères de panthéonisation car trop monstrueux, trop nuls ou trop tristes. C’est à cette population du « Quatrième ordre » que nous voulons rendre hommage, non pour établir de nouvelles dévotions, mais pour éviter la sclérose d’un nationalisme amnésique.
Car si nos ancêtres les Français, les « Vrais », ceux des peintures, ceux du premier 14 juillet, étaient des noirs, des femmes émancipées et des personnes non-binaires, c’est tout le paradigme de l’altérité qui est à reconsidérer. Qui est alors à la marge et qui est au centre ? Sur quels sédiments repose notre socle commun ? Vivons-nous une époque aussi inédite que nous le pensons ? Et tendons l’oreille, car c’est de nous tous que l’on parle. » Hortense Belhôte
« Grâce à [Hortense Belhôte], les voilà [ces oubliés] désormais réhabilités, avec force, audace et un humour aussi ravageur que savamment décalé. » Télérama sortir TTT
Enseignante d’histoire de l’art et comédienne, Hortense Belhôte travaille depuis plusieurs années un concept de conférences spectaculaires qui mêlent transmission de savoirs, dévoilement de l’intime et vidéo-projection.
L’objectif est de populariser des concepts pointus, pensés par des universitaires ou des minorités, de manière ludique et documentée, en bousculant les hiérarchies culturelles. On joue avec le plaisir de piéger notre propre culture avec ses interstices et ses petits « couacs », dans une perspective volontiers féministe, queer et libertaire.
La conférence n’en demeure pas moins spectaculaire car la prise de parole est toujours vécue comme une aventure, une nécessité qui n’est pas sans conséquences sur l’oratrice. Les mots, les images et le corps racontent des histoires qui se répondent et finissent toujours par se rejoindre.
1, place Charles Dullin 75018 Paris