Prinzessinnendramen (Drames de princesses)

Bobigny (93)
du 14 au 16 janvier 2006
2 heures

Prinzessinnendramen (Drames de princesses)

  • De : Elfriede Jelinek
  • Mise en scène : Michael Simon
  • Avec : Ariane Andereggen, Anja Lechle, Mona Petri, Ursula Grossenbacher, Teresa Trauth
Spectacle en allemand surtitré. Cinq femmes sur la scène, déclinant les mythes et les stéréotypes qui structurent la perception des sexes et des rôles sociaux qui y sont attribués : pouvoir, séduction, souffrance, sentiment.

Spectacle en allemand surtitré.

Cinq femmes en quête de leur identité, d’un langage qui viendrait problématique la notion même de féminité, dire les rapports de pouvoir entre le masculin et le féminin et leur histoire. Cinq “princesses” qui se confrontent aux stéréotypes et entreprennent leur exploration : Elfriede Jelinek inscrit ses héroïnes dans des mythes féminins tels que la beauté, la concurrence, le pouvoir, la souffrance.

Le texte que constitue ce montage s’offre comme un flux ininterrompu, dans lequel la langue paraît souvent s’autonomiser, quitter les chemins balisés de la transmission d’un sens. De fait, cette langue ne traduit pas la subjectivité de tel ou tel personnage, mais parle au contraire à travers ceux-ci, malgré ceux-ci. Ici, Elfriede Jelinek renonce à la construction de subjectivité fictive : les mythes féminins, ici des contes anciens ou modernes, lui fournissent ce qui est à la fois un matériau à explorer et un pré-texte. La concurrence entre Blanche-Neige et sa belle-mère justifie le dévoilement de l’instrumentalisation de la beauté comme moyen du pouvoir. La Belle au bois dormant, éveillée, se met soudain à douter du prince : pourquoi, finalement satisfaire les attentes et “former” le couple ? Et Jackie Kennedy, adoptant diverses positions allongées sur un canapé, articule son parcours et devient l’analyste de la construction de son propre mythe.

Le metteur en scène Michael Simon ne tente pas d’incarner ce qui n’est pas incarnable, de reconstituer un monde dramatique fixe là où celui-ci ne saurait se maintenir. Les cinq protagonistes vont, à l’instar de la femme qui traverse l’œuvre de Jelinek, endosser tour à tour divers rôles, diverses identités sociales.

Le metteur en scène ne tombe pas non plus dans le piège qui consisterait à enfermer Jelinek et ses femmes dans une étiquette militante auquel le texte vient donner tort. Au contraire, il oppose non sans ironie à l’ampleur du texte de l’auteur le caractère surdimensionné de sa scénographie. L’espace au début du spectacle est large, vide, le texte y résonne. Les projections vidéo (la “forêt” dans laquelle court Blanche-Neige) s’étalent largement, les arbres deviennent de gigantesques piliers, la taille du cerveau que roule sur la scène l’une des comédiennes prend un caractère grotesque. Le geste d’une autre qui court, se jette contre un mur, retombe et répète ce geste plusieurs fois vient autant dire le mouvement de lutte désespéré contre les idées reçues que le combat contre le sens ou la recherche insensée de ce qui serait une univocité du texte. Et de fait, la mise en scène préserve leur polysémie aux grandes métaphores qui structurent le texte, au premier rang desquelles on trouve ce mur, évoqué sans cesse, à la fois frontière à franchir, séparation et surface de projection.

Le corrélat de cette polysémie et l’oscillation permanente entre le tragique et le comique, l’inquiétant et le loufoque. La Belle au bois dormant manie la hache qui vient de lui servir à entrer en scène en enfonçant une paroi de bois avec une désinvolture troublante. À ses mimiques font suite la mise en scène délibérément criarde du prince-héraut de la masculinité portant gant de boxe et masque de singe. La chute n’en est que plus brutale lorsque l’on plonge dans le monologue de l’icône Jackie. Alternant régulièrement les angles d’approche, le spectacle sert le texte de Jelinek sans le banaliser et sans pour autant le sacraliser.

Traduction française de Mathilde Sobottke et Magali Jourdan.

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Spectacle terminé depuis le lundi 16 janvier 2006

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