Un bain de ménage
Un jeune couple. Cocarel, mari adultère invétéré et Laurence, femme aimante et crédule. Catulle, un adolescent en vacances chez son cousin, impatient de s'adonner aux premiers émois de l'amour. Adélaïde, femme de chambre rusée et babillarde. Tous quatre évoluent dans une antichambre où un simple bain devient l'objet convoité et par là même l'objet de la méprise.
Feu la mère de Madame
Lucien rentre tard dans la nuit du bal des Quat'-Z'arts. Il s'apprête à gagner son lit mais Yvonne, sa femme, ne l'entend pas de la sorte. Elle l'assaille de remontrances. Jusqu'à ce que Joseph paraisse ; il se trouve être le valet de chambre de la mère de Madame, de feu la mère de Madame.
Par la compagnie du Goupil.
J'ai souhaité mettre en scène Un Bain de ménage et Feu la mère de Madame dans le respect des codes de l'époque. La vision du mariage, du cocuage et du couple bourgeois a aujourd'hui bien changé, et il m'est apparu important de pas dénaturer un texte qui, dans notre société contemporaine, aurait de moindres résonances - ce afin de pouvoir en savourer toute la puissance dramatique et la subtilité comique. Car la Belle Epoque reste à mon sens indissociable de l'oeuvre de Georges Feydeau. En représentant les moeurs, les préjugés et l'hypocrisie de son temps, il cherchait constamment à provoquer ses contemporains.
Il est selon moi inutile d' « actualiser » les pièces de Feydeau, la modernité étant déjà incontestablement inhérente à son écriture. Son traitement du couple et de la sexualité, sa façon de jouer sur l'incompréhension entre les personnages, sa mise en valeur de l'absurdité en sont autant de signes probants.
Derrière l'impression de facilité que donne souvent la lecture des pièces de Feydeau se cache en réalité une multitude d'exigences théâtrales ; il faut allier élégance et énergie des comédiens, épouser les rythmes du texte, respecter les incessants jeux de langage, soutenir le burlesque, mettre en valeur l'extravagance. Pour toutes ces raisons, monter cette entreprise théâtrale est un réel plaisir.
Sous le fard de la distinction, d'une politesse et d'une galanterie à première vue surannées, Feydeau dévoile des instincts mal maîtrisés, des élans impétueux, mais en excluant toujours toute forme de vulgarité. On parle de tromperies, de mensonges conjugaux et de coups bas, mais les personnages créés par l'auteur ne sont pas des êtres meurtris. Ils restent brillants. Et irrésistiblement drôles. Pour la joie des spectateurs.
157, rue Pelleport 75020 Paris