Un espace à l'abandon, rivage, terrain vague ou limite du monde. Un homme au dedans. Seul, muet. Rachel entre. Une voix se met à parler. Récit d'une course. Traversée de pays, de villes, de visages, à l'affût d'une promesse.
"Je vous ai cherché. Sur tant d'autres terres. J'ai usé mon corps à chercher mes frères en chacun de vous". Il est une heure où les questions ressassées ne trouvent réponse qu'à travers une main que l'on tend, au besoin dans le vide. La voix est adressée. A elle-même. A l'homme. A la masse du public devant elle. Ou au-delà. L'appel. L'aveu. La possibilité du renoncement. Enfin l'irrésolution, portée comme seule protection et comme seule arme face au silence et à la chute des corps dans les caniveaux, les charniers et les supermarchés. L'homme reste muet. Seuls des contacts entre les deux corps adviennent, comme une ponctuation.
"Et moi, je prétendais aimer d'une façon aberrante". Derniers mots de celle dont la recherche sans fin n'aboutit qu'à la rencontre avec un corps mort. Le sien. Le vôtre. Celui d'un frère. D'un étranger. D'une humanité tout entière. Le calme final des corps sera celui des corps se préparant à la guerre.
« Depuis 4 ans, ce projet se recrée dans chaque ville où il se joue, avec une distribution nouvelle. A Blanc-Mesnil, un agent de sécurité nous rejoindra. Ensemble, nous nous confronterons à ce monologue pour une femme et un homme muet. Parole de violence, de désir, d’irrésolution, portée comme seule protection. » Yan Allegret
13, rue Pierre Sémard 94400 Vitry-sur-Seine