ux tentations obscurantistes qui menacent le monde arabe, le chorégraphe Radhouane El Meddeb oppose l’insouciance délicieusement surannée de l’âge d’or du cinéma arabe. Mêlant cabaret, danses traditionnelles et music-hall, il propose un spectacle festif, généreux et ouvert, en forme d’ode à la liberté.
« Au temps où les Arabes dansaient appartient à un genre de spectacles qui, à travers la danse, les bribes de films projetés, la musique, les chansons et la langue, vise avec finesse et force une dimension politique. Depuis toujours, rappelle Radhouane El Meddeb, le monde arabe vit sous la menace inévitable des extrémismes. Parce qu’il craint plus que jamais que la modernité soit rayée de la carte au profit d’un retour à l’obscurantisme, porté par le souci de la liberté des artistes et de la culture, le danseur et chorégraphe d’origine tunisienne envisage sa création comme une oeuvre de dénonciation. Au temps où les Arabes dansaient sera un spectacle total. Il revêtira l’atmosphère magique et factice des films des années 1950, 1960 et 1970, ceux de l’âge d’or du cinéma arabe.
Radhouane El Meddeb se souvient de ces films où l’on dansait, chantait et buvait dans des décors de carton-pâte, se remémore le temps des grands compositeurs comme Mohamed Abdel Wahab, des grandes interprètes, Oum Kalthoum et Ismahane et des grandes danseuses, Samia Gamal et Tahia Carioca. Pour cette nouvelle création, le chorégraphe souhaite mettre en scène la nostalgie de ces airs qui l’ont bercé, fait chanter et danser en utilisant les formes populaires que sont le cabaret, les danses traditionnelles ou le music-hall. À l’image de son créateur, Au temps où les Arabes dansaient sera une forme festive, généreuse et ouverte. Elle donnera à voir un peuple qui a toujours aimé la vie… et la liberté. »
Sylvie Martin-Lahmani
« Au temps où les arabes dansaient » s’inscrit dans un genre de spectacle qui à travers la danse, les bribes de films projetés, la musique, les chansons et la langue atteindra avec finesse et force sa dimension politique. Depuis tout temps, le monde arabe est sous cette menace aujourd’hui inévitable des extrémismes, au fondamentalisme, une volonté de destruction, d’interdiction, de rayer définitivement une modernité pour un retour au Moyen âge. La liberté, la culture, les artistes sont menacés aujourd’hui.
Au temps où les arabes dansaient sera la pièce de la dénonciation politique.
Ce sera un spectacle total à l’atmosphère magique et factice des films des années 50, 60, 70, de l’âge d’or du cinéma arabe.
Films où l’on dansait, chantait, buvait du champagne dans des décors de carton-pâte. On y savourait une liberté et une modernité toutes deux bien éloignées de la « vraie vie » qui constituait comme une référence pour l’enfant que j’étais… C’était le temps des grands musiciens comme Om Kalthoum, Muhammad ‘Abdelwahab, Farid El Attrache, ‘Abd al-Halîm et Ismahan en Egypte ... Mais aussi Fairouz au Liban ... Ali Riahi et Oulaya et Saliha en Tunisie... De grandes danseuses aussi telles Tahiya Kariouka... Samia Gamel... Zina et Aziza.... Laghbébi....
Dans ce spectacle, je veux mettre en scène la nostalgie de ces airs qui m’ont bercé, qui m’ont fait chanter et danser en utilisant les formes populaires que sont le cabaret, les danses traditionnelles, le music hall, témoins d’un rêve éveillé . Une forme festive, généreuse, ouverte, libérée de toutes contraintes, donnant à voir un peuple qui a toujours aimé la vie… la liberté.
Il y a la maestria de ces harmonies, de ces mots qui font valser les codes imposés : femmes et hommes, transformations et passages par la magie d’un rythme ou d’un pas, d’une voix. Om Kalthoum, presque un homme dans les graves, dans sa posture, dans sa tenue. Ces hommes qui dansent, qui s’« efféminent » comme par enchantement ; amours factices, rôles échangés.
Les ventres, les nombrils, les bassins sont au centre de ces farandoles : la danse arabe met à l’honneur ce centre là, qui vibre et vrille, danse exclusivement féminine, sensuelle qui jusque là est presque interdite aux hommes.
Je souhaite aborder cette création autour de la nostalgie arabe avec des interprètes masculins pour mieux exprimer la violence d’aujourd’hui, la menace de disparition de toute forme d’art, et montrer cette société pleine de contradictions et d’hypocrisie. Exprimer et danser le rêve sensuel et l’aspiration à la liberté et la beauté par les mêmes corps qui menaceront plus tard cela.
Dans le monde arabe d’aujourd’hui, les femmes se couvrent plus que jamais, les gens n’aspirent plus à la lumière, à ce qui brille et qui brûle, mais plutôt à une forme de repli. La sensualité, partout présente alors, est condamnée, cachée, perdue pour une grande part, elle n’habite plus l’art. Le monde arabe est uni dans un enfermement nouveau, l’obscurantisme n’est pas seulement telle idéologie ou telle autre, il est strictement la fin de la lumière. Il a obstrué, plus encore que les voies de l’émancipation politique, les voies de l’imaginaire. Derrière les voiles des femmes, la langue de bois des politiques, les ferveurs monolithiques des mobilisations de rue cachent toujours plus de frustration, d’empêchement, de contrôle des désirs.
Il y a une méditation sur la fin de ces temps, sur ma propre nostalgie.
Comment et pourquoi cette lumière s’est-elle éteinte ? Même si elle était éloignée de la vie des gens, la perspective d’un monde merveilleux est aujourd’hui bien loin.
Et la révolution éclate, commence en Tunisie, passe par l’Egypte, où finira-t-elle ?
Cette proposition devient pour moi un hommage à ces peuples… à cette révolution… comme une célébration…
Ces choses mettent du temps à se poser… ces peuples ont gagné une bataille mais pas la guerre…
Cette création, avec son caractère féerique et onirique, projettera la nostalgie, lui donnera corps. Elle aura son rythme, vif, voire frénétique. Elle aura ses ruses. Elle saura se cacher et se découvrir. Elle donnera la joie mais conservera l’amertume .»
« Il a si curieusement, si précisément baptisé sa compagnie qu’on sait tout de suite quel est le ton du danseur et chorégraphe tunisien Radhouane El Meddeb. La Compagnie de Soi indique l’intime, la confidence, la singularité d’une parole artistique qui cherche d’abord la sincérité. » Rosita Boisseau, Télérama Sortir
Nous venons de souffrir pendant 1 heure devant ce scpectacle affligeant et vulgaire. Aucune pzssion,aucun plaisir, vulgaire Une horreur
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