L’élégance de Renée Fleming dans Messiaen et l’invitation « romantique » de Bruckner.
Tout au long de sa carrière, Renée Fleming s’est appropriée les styles les plus divers, Mozart et Strauss bien sûr, tout en faisant la part belle au répertoire français, de Massenet à Dutilleux. Dans ses émouvants Poèmes pour Mi - Mi était le diminutif affectueux que le compositeur aimait donner à sa première épouse Claire Delbos – composés dans les années 1936-37, Messiaen utilise un langage rythmique très particulier utilisant volontairement des durées irrégulières pour traduire les différentes étapes de la passion. Un procédé cher à Messiaen et que la soprano américaine sait s’y bien rendre. La diva a d’ailleurs gravé il y a quelques années cette pièce sous la direction justement d’Alan Gilbert dans son album Poèmes (Messiaen était alors couplé à la Shéhérazade de Ravel et à l’ultime œuvre de Dutilleux Le Temps L’Horloge).
Pour compléter la soirée, la symphonie n° 4 dite « romantique » de Bruckner, baignée de couleurs pures évoquant un monde idéal qu’on aimerait préserver. Le compositeur avait d’ailleurs laissé quelques annotations pour accompagner l’écoute : « Vous pourrez ainsi y voir ou y entendre une ville médiévale, des chevaliers se lançant au-dehors sur de fiers chevaux, un amour repoussé, une danse pour le repas de chasse ... ». Laissez-vous emporter à votre tour.
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