Une élue locale doit inaugurer la salle des fêtes. Elle aborde les spectateurs par un discours de bienvenue qui au fur et à mesure devient un discours d’investiture. Les mots se précipitent, se télescopent, s’amalgament, trébuchent. Malgré elle, sa pensée se détourne de son objectif. Elle se prend les pieds dans la truculence, se cogne dans les convenances. La parole politique devient une parole poétique. Elle exhorte la jeunesse de s’affranchir des règles, réinvente une langue. Cite Artaud, Malraux, Rimbaud, Verlaine, Villon. Un éclat de rire subversif, irrespectueux où la poésie nous offre son vent du large.
« La comédienne nous embarque dans une partition poétique et mordante. » L’Humanité
« Marie Thomas, magnifique. » La Provence
« Marie Thomas, bouleversante de bout en bout… Le rire à la clé aussi. » Midi Libre
Ridiculum Vitae, c’est d’abord la folle langue de Jean-Pierre Verheggen. On va rire, quel rire ? D’un rire critique, rire qui s’attache à démonter le réel, puisque le lien entre rire et politique est pour moi absolument nécessaire. Alors j’ai choisi cette langue de Verheggen et son humour ravageur. Utopie joyeuse d’un théâtre pour rire, pleurer ou rêver. Langue-tempête, fraternelle, poésie à la fois érudite et populaire, une joute verbale et jubilatoire. Les théâtres sont des abris, des abris politiques, poétiques et joyeux. Mon désir est que ce spectacle soit partagé pour nous tirer la tête en l’air. Cette langue c’est l’expression de notre liberté.
Et puis je monte ce texte aussi pour Marie Thomas, actrice foraine, bouffonne, forte, fragile, innocente. Je me sens toujours traversé par une langue ou un projet et j’éprouve le besoin de les partager.
Continuez de croire à la poésie, continuez à faire entendre cette voix intérieure interdite, cette voix oubliée de notre enfance. Continuez à transporter en riant notre cargaison de misère. Je vous souhaite une rencontre avec Verheggen et Bonnaffé traversée d’émotion de rires et de sensations. Avec la rage et la joie au ventre pour des nouvelles fraternités. Le spectacle doit être un lieu de résistance à la marchandise, un espace « de mots qui s’éloignent le plus des mots qu’on a sur le bout de la langue» « Magnifique, la luxure poétique ! Oui ! Magnifique la poésie quand elle proclame sa haine de la poésie affadie ! ».
Michel Bruzat
3, rue des Déchargeurs 75001 Paris