Deux familles, d'égale noblesse, dans la belle Vérone, où nous plaçons notre scène, pour d'anciennes rancunes se déchirent à nouveau et le sang souille les mains des citoyens. Des entrailles funestes de ces deux ennemies sont nées, sous des étoiles contraires, deux amoureux dont la ruine néfaste et pitoyable doit ensevelir dans leur tombe le conflit de leurs parents.
« J'ai tenu à mettre en exergue la simplicité du sentiment amoureux. Certains l'appelleront naïveté et ils se trompent. Roméo et de Juliette c'est le courage, la fougue de la jeunesse qui se bat au nom de l'Amour. Regardez-les quand ils sont amoureux : ils ne supportent pas d'avoir le coeur brisé. La fin d'un Amour, c'est pour eux la fin du Monde. C'est en cela que la jeunesse est rayonnante et bouleversante. La Raison est leur pire ennemi. Comment supporter de voir le jour alors que celui dont on aimait les yeux ne nous regardera plus ? Plutôt mourir que de damner son âme. Car c'est de cela dont il s'agit : trahir son amour reviendrait à se perdre.
Souvent l'adulte n'a plus le courage d'écouter les choix de son coeur. Trop fatigué, désabusé, il ne prend plus de risques. L'absence des deux figures maternelles et l'image emblématique de la toute puissance paternelle que j'ai tenu seule à garder, renforcent la contradiction entre cette quête d'absolu et la désillusion des adultes. Les deux framilles ont décidé d'oublier l'Amour pour survivre aux blessures mais ils deviennent les victimes de ce sentiment dont ils ont nié la puissance.
J'ai cherché à créer une ambiance sans réelle époque, où seule la situation compte. Les choix musicaux, la scénographie, les costumes sont autant d'ingrédients qui ne servent qu'à souligner les rapports entre les personnages, leur sentiment, leur comportement. Ils deviennent donc les éléments d'une métaphore. »
Pascal Faber, metteur en scène
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13, rue du Faubourg Montmartre 75009 Paris