L'histoire d'une passion qui a agité les milieux littéraires au cœur du XIX me siècle romantique et qui dura presque deux ans. La rencontre de ces deux êtres exceptionnels, nous a intéressé par son intemporalité et son romanesque. C'est dans la correspondance de George Sand et Alfred de Musset que leur relation amoureuse s’est magnifiée et qu'elle trouve aujourd'hui par la trace qu'elle laisse, sa résonance. Les dialogues de la pièce sont intégralement pris dans ces correspondances qui ont essentiellement eu lieu entre Venise et Paris.
Alfred de Musset :
"Toutes les harmonies du monde nous ont poussés l'un vers l'autre, et il y a entre nous un abîme éternel."
George Sand :
"Calmons-nous... A quoi jouons-nous, que faisons-nous donc avec ce papier blanc et bleu qui courre de Venise à Paris et de Paris à Venise. Ce papier qui nous fait nous rejoindre, qui fait rejoindre ton corps et le mien, ta bouche et la mienne, tes cheveux et les miens..."
L'ordonnancement de leurs phrases permet un dialogue vif et actuel tout en conservant leur poétique propre. Mais plus encore que la rencontre romantique et romanesque de ces deux créateurs, c'est la résurgence de la passion intemporelle dans toute sa dimension et sa force que nous montrons.
La relation amoureuse de George Sand et Alfred de Musset possède ce qui nous paraît être une des caractéristiques essentielles du romanesque : l'impossibilité de faire coïncider dans la recherche du bonheur, la rêverie et le fantasme avec la réalité toujours instable et mouvante des sentiments. C'est dans cette non-coïncidence, ce décalage incessant, que nous voyons s'insinuer et s'exprimer le conflit entre l'imagination, parfois exaltée des personnages, et les situations concrètes dans lesquelles ils sont plongés : la maladie, l'incompréhension, la séparation...
Alfred de Musset :
"Tu verses sur ma blessure les larmes d'une amie, le baume le plus doux, le plus céleste qui coule de ton cœur... et tout tombe comme une huile brûlante sur un fer rouge."
Cette dramaturgie de la contrariété, qui entraîne les péripéties du cœur, les va-et-vient de l'âme, c'est cela que nous percevons comme romanesque. Le romanesque est le fil rouge qui, à travers les modes, les écoles, les styles, parcourt l'histoire de l'humanité.
George Sand :
"Je suis plus que jamais résolue à suivre la carrière littéraire, malgré la vie plus que modeste que je mène ici, j'ai un but, une tâche, une passion et le métier d'écrire en est une indestructible."
Alfred de Musset :
"Je veux être un homme à bonne fortune, non pour être heureux, mais pour les tourmenter toutes jusqu'à la mort. Et si parmi elles je trouvais celle que je cherche, je m'arrêterais alors et je dirais : ma carrière est finie."
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