Sarkophonie

Paris 11e
du 22 février au 25 mars 2010
40 minutes

Sarkophonie

Rafaële Arditti présente ici un solo original et surprenant qu'elle a écrit à partir d'un vrai discours présidentiel.

Synopsis
Argument
Point de Vue...
Extrait interview
La presse

  • Synopsis

Entre les présidentielles et les législatives, le gendarme, devenu président de la République, cherche à convaincre les derniers indécis de lui donner une majorité... Il a un défaut de langage : une dyslexie qui le fait glisser d'un sens à l'autre, faisant apparaître à son insu la face cachée du discours. Rafaële Arditti présente ici un solo original et surprenant qu'elle a écrit à partir d'un vrai discours présidentiel.

  • Argument

En tordant le langage, Rafaële fait passer les discours aux aveux et redonne ainsi au clown sa fonction politique de « fou du roi », sans pour autant être la folle d’aucun roi, mais une citoyenne pensante. Elle utilise ce que les hommes politiques ne peuvent utiliser : le pied de nez, la grimace, le grotesque, tout le sac à malice des pièges à vérités officielles.

Au delà de ce travail de décryptage, l’idée est également de créer un personnage, une figure emblématique : pour cela, Rafaële a choisi le gendarme à képi, le harangueur en place publique, la voix officielle de messieurs les notables, car plus qu’une caricature de Nicolas Sarkozy lui-même, ce qui semble intéressant est de piéger à travers les discours et les postures de celui qui nous préside, notre propre imaginaire républicain, celui qu’on cherche à nous resservir vidé de sa substance historique.

  • Point de Vue...

C'est entendu. Le discours du Président est direct. Il est clair, il parle aux oreilles des électeurs, il est débarrassé de la rhétorique d'avant les réformes, bref, il est décomplexé. Bien

Ceci étant posé, prenons ensemble quelques minutes pour écouter le sarkozisme. Pas l'entendre, non. L'écouter. L'entendre, c'est fait. Au quotidien. L'omni président omni causant dans l'omni média (indépendant, tu penses !).

Couper le robinet tiédasse d'où sortent les propos filtrés pour l'écouter attentivement, l'omnicolas. A chaud. C'est ce que nous propose Rafaële Arditti. Etonnant numéro de clown en uniforme de force de l'ordre* où la malicieuse dyslexie rend audible ce qui est latent.

Un discours quelconque de promesses quelconques, celui du président en 2007, avant les législatives**.

Pas un discours violent, attention, ce serait trop simple. Pas celui des adolinquants au Karcher (06/05), ni celui des nègres africains pas encore entré dans l'histoire (07/07), pas plus que celui des exciseurs qui égorgent les moutons dans leurs baignoires (02/07)...

Un discours simple, délicatement sécuritaire, comme avant chaque échéance électorale. Un discours, des promesses. (Penser à toujours réécouter les discours de promesses.) Un parmi d'autres. Et nous voilà face à un document à peine colorié par une drôlesse.

Dispositif artistique simple, non ?

Et tout est là. Rafaële Arditi, en improbable gendarme, donne à entendre ce qui passe, glisse. Elle nous rend toute la dangereuse clownerie des mots du Personnage.

Et nous voilà à en rire, en pleurer de rire. En pleurer. Courez-y !

Nicolas Lambert

  • Extrait interview

Ce spectacle a-t-il une portée politique ?

Que ce soit au théâtre ou au cinéma, le clown a une fonction éminemment politique. Charlot a permis de montrer une réalité et de faire entendre au plus grand nombre un discours qui met la réalité à distance pour dire la vérité. Dans Sarkophonie, le clown n’est pas dans l’imitation ou la parodie d’un personnage, mais il donne à voir et à entendre ce qui sous-tend le discours original d’un démagogue narcissique. Cela pose une question presque philosophique à savoir comment un homme peut en arriver à se construire une telle façade afin de masquer ses intentions. Mon histoire personnelle, mon intérêt pour cette période et ma formation d’historienne m’ont conduite à m’interroger très tôt sur les conditions de la montée du nazisme en Europe dans les années trente, puis de la persécution des Juifs et de leur tentative d’extermination durant la seconde guerre mondiale. La nature et la forme des discours qui ont portés cette idéologie à cette époque ne sont peut être pas étrangers à la mobilisation tardive contre sa mise en oeuvre. Disséquer le discours réactionnaire qui se cache derrière des propos séduisants, permet de mettre en lumière son aspect quasiment hypnotique sur ceux à qui il s’adresse. Les propos du clown sonnent alors comme une double mise en garde : contre la dangerosité du discours et contre l’aveuglement qu’il peut susciter.

Rafaële Arditti, propos recueillis par Eugénie Barbezat (Aligre FM 93.1)

  • La presse

"(...) Comment dégonfler le discours sarkozyste, son enflure, son arrogante vacuité ? C'est une clownesse magnifique, qui a trouvé l'idée, aussi simple que géniale : s'emparer d'un vrai discours prononcé par le blablateur en chef, (...) lui faire subir les derniers outrages d'une dyslexie galopante, le réduire en bouillie, le recracher tout tordu et rétrignolé, bref, le passer eu karcher.(...) Et voilà qu'apparait la vraie nature de ce discours faussement moderne et vraiment réac, voilà mis à nu l'inanité des slogans, l'hystérie du personnage, le grotesque de cette logorrhée sous laquelle il cherche à nous noyer. (...) On hurle de rire, on applaudit, on est vengés, c'est formidable !" Jean-Luc Porquet, Le Canard Enchainé, 22 juillet 2009

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Spectacle terminé depuis le jeudi 25 mars 2010

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