Le PACMA (Parti des Acteurs Chanteurs Mannequins Associés) régente la vie du show-business et de ses happy fews. Son directeur, Max Kerens, est l’agent des plus grandes stars ; elles sont sa chair à image, sa matière première. Mégalomane, cynique, calculateur, Max contrôle leurs carrières, ordonne leurs existences.
Mais l'ambitieux Max, toujours plus avide de puissance, décide d’organiser une alliance avec un parti politique.
Le monde scintillant du Show-Biz’ va bientôt révéler de très inquiétantes pratiques…
L'histoire
Note de l'auteur
Note de mise en scène
Le PACMA (Parti des Acteurs Chanteurs Mannequins Associés) régente la vie du show-business et de ses happy fews.
Son directeur, Max Kerens, est l’agent des plus grandes stars ; elles sont sa chair à image, sa matière première.
Mégalomane, cynique, calculateur, Max contrôle leurs carrières, ordonne leurs existences.
Max Kerens est le show-biz’.
Mais l'ambitieux Max est toujours plus avide de puissance. Puisque l’image donne le pouvoir, il part à la conquête d’un nouveau territoire : la politique. En effet, puisque le public aime ses stars, pourquoi ne voterait-il pas pour elles plutôt que pour de bien peu glamours énarques ?
Max décide donc d’organiser une alliance avec un parti politique, comptant sur le soutien fédérateur de ses poulains les plus populaires.
Or, des résistances inattendues se font jour au sein du PACMA. Le monde scintillant du Show-Biz’ va bientôt révéler de très inquiétantes pratiques...
Dans cette bataille feutrée lourde d’enjeux individuels se croisent des personnages tour à tour soumis, rebelles ou conquérants : Frédéric Grady, star de la chanson ; Priscilla Hartley, top-model ; Jacques Verdier, présentateur de JT, ou encore Fabien Lazure, journaliste arriviste. Autant de destins sur le point de basculer au moment où le rideau s’ouvre.
A l’heure des Star Academy et autres Pop Stars, Show-Biz’, comédie noire nourrie aussi bien de Pinter que de Monty Python, questionne notre soif d’images et d’idoles, notre fascination voyeuriste pour l’envers du décor.
"Nous allons leur faire aimer la politique. Les faire voter par millions. Pour des gens qu’ils aiment vraiment. Dont ils chantent les chansons. Dont ils ont des posters à la maison. Nous sommes déjà dans leurs esprits. Et ils nous diront merci... "
Au-delà de la satire d’un certain milieu, Show-Biz’ se veut une réflexion grinçante teintée d’absurde sur la représentation et l’image - donc sur le réel et la vérité.
Doit-on croire non pas ce que l’on voit, mais ce que l’on nous donne à voir ? Sommes-nous ce que nous croyons être ou bien aussi ce que les autres croient que nous sommes ?
A travers les trajectoires de certains personnages, Show-Biz’ pose également la question de la révolte de l’individu face au système. Estelle possible ? Efficace ? Et au nom de quelles valeurs ?
Dans un jeu de miroir subtil avec la comédie, une véritable tension dramatique s'insinue à mesure que l'intrigue se développe.
Confrontés à des choix impliquants, les personnages tombent les masques ; l'humour noircit à mesure que l'oppression s'installe...
Si le début de la pièce nous présente des stars enfermées sans le savoir dans leur monde de paillettes, on ne voit progressivement plussur scène que des êtres humains, inquiets, fragiles, complexes, confrontés à une réalité qui les dépasse ; comme chacun de nous ?...
Show-biz’ a été écrite en 1994, avant que je ne travaille dans le monde vibrionnant de l’industrie musicale.
Si je me suis servi de cette expérience pour retoucher la pièce, les plus profonds changements depuis le texte d'origine m’ont plutôt été dictés par l'apprentissage du métier d'acteur, apprentissage qui m’a servi à spécifier les personnages, retendre action et dialogues, à aller vers plus de précision et de rythme dans l’écriture. En cela, l’épreuve de la scène et le travail effectué autour de la pièce avec Nick Millett ont également été très féconds.
Cette pièce présente tous les ressorts d’une bonne histoire : amour, pouvoir, argent, succès, ainsi que toute une réflexion sur la place de l’art dans notre société.
Quelle est la place de l’art quand le rêve est instrumentalisé ? Quel est notre part de responsabilité dans notre société de consommation dans laquelle on conditionne nos désirs ?
Avec Show-Biz’, le spectateur pénètre dans un monde de rêve et ressort travaillé par la non morale de l’histoire.
L’objectif de la mise en scène a été de respecter l’intention de l’auteur, de valoriser la complexité des rapports entre les personnages, mais également de s’attacher à suivre le rythme de l’écriture et de l’action.
Ma collaboration avec les comédiens a consisté à définir la véracité de leurs personnages afin de développer au maximum leur qualité d’écoute, à l’autre et au public, afin d’être au plus près de la situation à jouer.
Globalement, j’ai souhaité que ces douze personnages existent, et ce grâce à la force de leurs émotions distinctes, dans le but de permettre naturellement l’identification du spectateur. J’ai voulu que l’action résonne dans les silences, que les mots aient un dessein précis, que la bataille se livre par le regard, que la violence puisse se traduire par le sourire.
Enfin, j’ai cherché à insufler à l’ensemble un tempo dramatique et cohérent allant crescendo à mesure que se tisse la toile machiavélique de l’histoire.
L’humour et le décalage argumentent le propos. En effet, le rire sera un moyen pour le public d’extérioriser l’angoisse du drame pressenti et dessiné.
Pièce anti-consensuelle et cruelle, Show-Biz’ est une aubaine dans le paysage théâtral actuel.
26-28, rue de Meaux 75019 Paris