En langue italienne.
Il appartient à la lignée des rois. Tel Macbeth. Dans la grande tradition des drames shakespeariens. Dans cette filiation tragique qui, depuis Œdipe roi, essaime jusqu’aux grandes œuvres du XIXème siècle que sont Don Carlos et Boris Goudonov. Son thème principal est le pouvoir. Dont l’actualité ne manque jamais de rappeler combien il se superpose aisément à des affects passionnels. Ainsi pour le doge Boccanegra, dont le moment de triomphe politique coïncide avec une catastrophe personnelle. Dans la sphère du pouvoir, le destin de l’homme privé est de s’incliner. Seules les images, celles de la représentation, sont admises à monter sur le podium, à s’adresser au forum, placardées comme pour une campagne électorale. Tel est le sort implacable de l’homme de pouvoir.
Comme celui du Trouvère, le livret de Simon Boccanegra est tiré d’un drame de l’auteur espagnol Antonio Garcia Guttiérrez. Pourtant, à la différence du précédent opéra, dont l’intrigue, déjà fort compliquée, reposait sur une structure dramatique solidement charpentée, celui-ci repose davantage sur la force évocatrice des personnages représentés et ne répond plus exactement à la typologie vocale traditionnelle de l’opéra italien (une soprano et un ténor qui s’aiment, un baryton généralement méchant ou jaloux, une basse figurant la figure grave et solennelle du père).
Car ce qui intéresse Verdi dans cette oeuvre, c'est la dimension politique et le message de tolérance et de compréhension sur laquelle elle repose. A l’époque de sa composition (1857), en effet, une partie du peuple italien se battait pour l’indépendance et l’unité de son pays et Verdi passait pour le porte parole des patriotes. Or, dans le livret de cet opéra, qui s’appuie sur des faits historiques opposant la noblesse et le peuple, à Gênes, au milieu du XIVe siècle, le héros éponyme - et derrière lui, le compositeur - invite à dépasser « la myopie d’une conception égoïstement régionale de la société, pour concevoir l’unité nationale comme un idéal vers lequel le pays tout entier doit tendre... » (Pier Luigi Petrobelli).
Sur le plan musical, Simon Boccanegra présente un des rôles les plus difficiles, mais aussi un des plus complexes et des plus séduisants, que Verdi ait écrits pour voix de baryton.
Opéra de Giuseppe Verdi (1813-1901)
Livret de Francesco Maria Piave et Arrigo Boito d’après la pièce d’Antonio Garcia Guttierrez
Direction musicale : James Conlon
Mise en scène : Johan Simons
Décors : Bert Neumann
Costumes : Nina von Mechow
Lumières : Lothar Baumgarte
Chef des Choeurs : Peter Burian
Simon Boccanegra a été créé le 12 mars 1857 à La Fenice de Venise, sans succès’ Plus de vingt ans plus tard, Verdi et son librettiste Arrigo Boito décidèrent de le réviser et cette nouvelle version fut créée à la Scala de Milan, le 24 mars 1881.
Simon Boccanegra a été représenté pour la première fois au Palais Garnier le 25 octobre 1978, dans une production de la Scala de Milan, dirigée par Claudio Abbado et mise en scène par Giorgio Strehler (décors et costumes d’Ezio Frigerio). Piero Cappuccilli interprétait le rôle titre, Katia Ricciarelli (en alternance avec Mirella Freni) celui d’Amelia, Nicolaï Ghiaurov celui de Fiesco et Veriano Luchetti celui d’Adorno. En septembre 1994, l’œuvre faisait son entrée à l’Opéra Bastille, sous la direction de Myung-Whun Chung et dans une mise en scène de Nicolas Brieger. Vladimir Chernov (en alternance avec Frederick Burchinal) incarnait Simon, Kallen Esperian Amelia, Roberto Scandiuzzi Fiesco et Franco Farina Gabriele Adorno.
La production de Johan Simons a été créée à l’Opéra Bastille en mai 2006, avec Carlos Alvarez, Ana Maria Martinez, Ferruccio Furlanetto et Stefano Secco, sous la direction de Sylvain Cambreling.
Dommage que la mise scène, pour le moins étrange, vide le sens de cet opéra superbement interprété tant par les chanteurs que par les musiciens. La noirceur des décors, en particulier la monstruosité du pseudo bateau qui réduit l'espace de jeu à un minimum ridicule, l'éclairage fifrelinesque, et les costumes ternes dénichés aux puces, viennent encore grisailler une mise scène incompréhensible, sans rapport avec le texte. Dommage. Mais bravo aux artistes sur scène et dans la fosse !
Comment gâcher un super spectacle par une mise en scène pédante, moche à souhait par exemple la zombie en décomposition qui circule pendant tout le spectacle, des chanteurs de grand talent affublés de costumes affreux et obligés à une gestuelle incompréhensible : déshabillage, postures sans rapport avec le livret et parfois figés de façon incompréhensible. Pauvres chanteurs et musiciens!
Pour 2 Notes
Dommage que la mise scène, pour le moins étrange, vide le sens de cet opéra superbement interprété tant par les chanteurs que par les musiciens. La noirceur des décors, en particulier la monstruosité du pseudo bateau qui réduit l'espace de jeu à un minimum ridicule, l'éclairage fifrelinesque, et les costumes ternes dénichés aux puces, viennent encore grisailler une mise scène incompréhensible, sans rapport avec le texte. Dommage. Mais bravo aux artistes sur scène et dans la fosse !
Comment gâcher un super spectacle par une mise en scène pédante, moche à souhait par exemple la zombie en décomposition qui circule pendant tout le spectacle, des chanteurs de grand talent affublés de costumes affreux et obligés à une gestuelle incompréhensible : déshabillage, postures sans rapport avec le livret et parfois figés de façon incompréhensible. Pauvres chanteurs et musiciens!
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.