Du silence qui crée le vide, jusqu’à la parole partagée, en passant par la musique et l’image vidéo, une mosaïque chorégraphique traversée de sensations.
Le champ auquel se réfère Simon Tanguy dans le titre de sa pièce en appelle autant à l’espace qu’à l’expérience ou au terrain de bataille. Cette « mosaïque chorégraphique traçant l’épopée de cinq individus » est placée sous le signe de la multiplicité des sensations, pensées, phénomènes et interactions qu’un instant cristallise : « Mon travail chorégraphique recherche une traduction physique de cet “être traversé”, de cette turbulence humaine. Ce quintette est la dernière étape d’une recherche commencée en 2011 par le solo Japan et poursuivie avec le trio Gerro, Minos & Him en 2012. »
En l’occurrence, les cinq interprètes vont traverser quatre situations, chacune modifiant l’énergie comme le dessin de leur danse. D’abord, le silence ou « vingt-cinq minutes pour atteindre le vide » avant l’intrusion de la musique live avec un trio basse, batterie et guitare, exécutant une composition de rock progressiste ; puis l’image vidéo qui creuse un espace fictionnel entre les danseurs, pour finir par l’introduction de la parole, une voix partagée et disséminée par le groupe. À la fois raccord et fragmentaire, à l’image de l’instant.
Fabienne Arvers
31, rue des Abbesses 75018 Paris