Halvard Solness est un architecte norvégien de grande renommée, mais il est vieillissant. Il exerce un pouvoir sans partage tant sur son épouse Aline que sur ses jeunes collaborateurs.
Homme orgueilleux de son talent et de sa puissance, il a empêché son fidèle collaborateur Knut Brovik de faire carrière. Il maintient désormais sous son joug le jeune Ragnar, le talentueux fils de ce dernier. Solness est prêt à tout pour ne pas être supplanté par la génération montante. A l'origine de son irrésistible ascension sociale, il y a l'incendie de la maison de famille de sa femme. Incendie qui provoqua la mort de ses deux jeunes fils et brisa son couple.
Solness est surpris par la visite inopinée de la jeune et envoutante Hilde, rencontrée dix ans plus tôt lors de l'inauguration d'un haut clocher. Inauguration durant laquelle le maître constructeur promit à la belle adolescente, fascinée par son aura, de lui « offrir un royaume et construire un château dans les nuages ». La mystérieuse Hilde vient réclamer son dû.
Par sa construction, la pièce croise passé, confidences et élans érotiques, et révèle, par des jeux de miroirs, tourments existentiels, culpabilité et désir de rédemption.
Solness le constructeur date de 1892. C'est le premier opus de la tétralogie finale d'Ibsen : Solness le constructeur (1892), Le Petit Eyolf (1893), John Gabriel Borkman (1896) et Quand nous nous réveillerons d'entre les morts (1899).
La pièce est écrite par un dramaturge âgé au sommet de sa gloire qui revient dans son pays après vingt-sept ans d'exil. Comme son personnage, il est à l'heure du bilan. Mais le bilan, c'est toujours ce qu'on fait quand il est trop tard ! La confrontation avec la vérité impose aux personnages de se tenir constamment sur la crête du présent jusqu'à en avoir le vertige. Un vertige fatal.
Solness est considérée comme le testament littéraire d'Ibsen.
13, rue du Faubourg Montmartre 75009 Paris