Comment se faire embaucher dans une entreprise qui commercialise de la javel quand on recherche désespérément un emploi ?
Soyez vous-même met en scène un entretien d’embauche un peu particulier qui réunit une directrice de la communication cruelle et une jeune postulante au profil idéal, enthousiaste et positive. Très vite, l’enjeu professionnel disparaît au profit de questions existentielles, à la fois loufoques et inquiétantes.
Entre poésie et absurde, Soyez vous-même détourne les codes du huis clos pour dessiner une satire sociale sur le monde du travail où tous les moyens - humiliation, menace, séduction, chantage - sont bons pour tenter de parvenir à être « soi-même ».
Un spectacle caustique, saignant et burlesque à la fois !
« Ah, l'épatant petit spectacle que voilà ! Ramassé, original, percutant, méchant. (...) Fasciné, troublé, secoué de grands rires qui soudain s'étranglent, pas une seconde le spectateur ne décroche : c'est une vraie réussite. » Jean-Luc Porquet, Le canard enchaîné, 22 février 2017
« Les rires fusent à foison dans ce tourbillon de perdition. [...] Ce spectacle jubilatoire est à découvrir de toute urgence ! » Théâtres
« Côme de Bellescize n’est pas avare d’invraisemblable et de cruauté. Il s’appuie sur deux comédiennes que l’on connaît et que l’on admire. » Figaroscope
« Dans ce huis clos écrit d’une plume aiguisée deux monstres de notre société du travail tout-puissant s’affrontent. [...] Une comédienne de génie. » IO Gazette
« Un entretien d’embauche mystico-philosophique étonnant de jusqu’au boutisme [...] Une écriture, acérée et cash » Hier au Théâtre
« Vous ne ressortirez pas de ce spectacle drôle et engagé de la même manière que vous y êtes entré. » Toute la culture
« Les actrices sont formidables. [...] Une réussite on ne peut plus d’actualité. » La Grande Parade
« Une pièce psychologique, explorant les outils de manipulation moderne ou une satire du monde du travail devant le pouvoir de l’ascendant hiérarchique. » Un fauteuil pour l'orchestre
« L’humour noir déployé dans cette pièce est révélateur de notre absurde époque. » Chroniques quotidiennes du théâtre par Edith Rappoport
« Les comédiennes nous font rire, et nous touchent au plus profond, parce qu’elles osent tout. Elles se dévoilent, semblent n’avoir aucune limite dans leur jeu.[...] C’est tellement réjouissant ! » Pianopanier
« Soyez vous-même construit comme une symphonie qui monte crescendo rappelle la noirceur et l’absurde d’un Ionesco. C’est caustique, saignant et burlesque à la fois. » Froggys Delight
« Un produit théâtral particulièrement aiguisé et tonique, dénonçant sous la forme métaphorique les excès du business du développement personnel. » Blog de Phaco
« Côme de Bellescize a l’art de poser les bonnes questions, et de nous laisser choisir nos réponses… à l’aveuglette ! » Les 5 Pièces
« C'est du très bon théâtre contemporain, où tout est maîtrisé et où la perfection semble atteinte. » Sortir à Paris
« C’est à une psychanalyse monstrueuse que nous convie cet entretien d’embauche hors du commun joué par un duo d’actrices formidable. » Snes Fsu
Côme de Bellescize interroge dans Soyez vous-même la place de l’individu dans le monde de l’entreprise et se sert du théâtre pour évoquer la complexité des rapports humains au travail. Ces rapports entre la directrice et la jeune postulante sont exacerbés afin de révéler le potentiel grotesque et brutal des interactions humaines dans la sphère professionnelle.
Comme il se doit dans cette situation, l’entretien d’embauche est un jeu de séduction, mais celui-ci se rapproche plus d’un exercice philosophique, où il faudrait apprendre à se connaître pour pouvoir être soi-même. Pour la directrice, les compétences ne suffisent pas. Dans la sphère professionnelle, le savoir-être passe avant le savoirfaire, et l’entretien se mue en une séance de maïeutique dont l’objectif serait de faire accoucher la jeune femme de sa véritable personnalité.
Côme de Bellescize se joue de l’expression « être soi-même » dans un environnement où l’on est jugé, jaugé, noté et évalué. À contre pieds du business du développement personnel et de ses coachs de toutes sortes, il s’interroge sur la notion d’identité et sur les processus de formatage qui poussent à se définir soi-même comme un produit marketing dont les réseaux sociaux seraient l’espace publicitaire.
Parmi les petits boulots qui ont financé le début de mon parcours, j’ai utilisé mes compétences de metteur en scène pour travailler en entreprise en tant que formateur à la prise de parole en public. J’ai formé des dirigeants d’entreprise, des salariés, mais aussi des étudiants qui préparaient les oraux des concours d’entrée aux grandes écoles. Les participants à ces formations voulaient gagner en confiance, en persuasion, en charisme, en capacité de séduction, et je leur enseignais des techniques pour savoir se tenir, respirer, regarder l’auditoire, etc. Mon objectif était d’essayer de les aider à être eux-mêmes et à ne pas se laisser noyer par le stress et l’importance de l’enjeu. Souvent la conversation achoppait sur cette fameuse question : « Faut-il être soi-même ? » Ce à quoi je répondais : « Peut-on être autre chose ? »
Je me suis demandé depuis ce que pouvait signifier cette injonction « Soyez vous-même ! » qu’on entend si souvent comme un sésame, une formule magique qui ouvrirait les portes de la réussite professionnelle. On y entend une forme de positivisme à l’américaine : « Soyez vous-même ! Vous êtes formidable et si vous parvenez à lâcher prise, à vous accueillir, à vous accepter, vous réussirez ! » L’auto-persuasion, la confiance en soi comme meilleures armes pour réussir dans la jungle du marché du travail.
Soyez vous-même, Mais est-ce que je sais qui je suis ? Comment savoir lorsque je joue un personnage ? Et quel personnage est ce moi-même ? Être soi-même, comment l’être, lorsqu’on sait qu’on est si différent selon qu’on est seul, en société ou en famille, lorsqu’on sait à quel point nos humeurs et l’environnement nous façonnent, à quel point nous sommes mouvants ? Être soi-même, très bien mais lequel ? Y a-t-il un moment où l’on oublie de jouer et où l’on découvre qui on est vraiment ? Et ce moi-vrai, s’il existe, peut-il se révéler dans le cadre professionnel ? Peut-on être soi-même lorsqu’on est jugé, jaugé, noté ? Lorsqu’une institution vous embauche, vous paye, vous évalue, peut vous renvoyer ?
Le business des coachs personnels qui apprennent aux salariés à mettre en valeur leur personnalité est en constant développement, c’est devenu un marché très important. Le marketing de soi-même, la définition de soi-même comme un produit, tend à devenir la norme du marché du travail, qui recherche moins des salariés fidélisés que des entrepreneurs individuels, mobiles, flexibles. « Soyez vous-même », est-ce que cela équivaut à « soyez le produit que vous voulez vendre » ?
Se transformer en marque est une tendance qui dépasse de loin le cadre de l’entreprise et de la vie professionnelle. Sur les réseaux sociaux, chacun met en scène sa vie privée, professionnelle, sa vie culturelle et sociale pour créer une marque. Cette image n’a rien à voir avec une vérité ou un naturel, elle est maîtrisée, consciemment ou non, c’est celle que l’on montre au monde et qui, en général, essaye de dire : Ma vie est formidable, je suis un être d’exception, suivez mon parcours, adhérez à ma marque, achetez le récit de ma vie.
Dans ce contexte si nouveau et si particulier, que peut donc signifier « être soi-même » ? Pour être soi-même, encore faut-il se connaître, et n’est-ce pas le travail d’une vie ? On pense évidemment à Socrate qui, à partir de l’inscription sur le fronton du temple de Delphes, en fait l’objectif primordial de la philosophie. Se connaître soi-même. L’entretien d’embauche peut-il, dès lors, devenir un exercice philosophique ?
Côme de Bellescize
Extrait 1
La directrice : J’ai engagé des artistes pour qu’ils peignent l’enfer ! Qu’ils peignent des parasites, des laves, des acariens, des moisissures, des malades, des cancers de la bouche, des cancers du poumon. Je voulais des parvis de Cathédrale, des retables avec des verges infectées, des vagins rongés par les vers, des poumons recouverts de goudron, des fœtus difformes, des handicapés, des infirmes, des bossus, des boiteux. Un enfer sans Javel ! Le règne des bactéries, le royaume du microbe ! Des hommes recouverts de merde, des tumeurs aux couilles, des purulences verdâtres, des gangrènes, le pourrissement, la corruption des corps, la ronde des infections : septicémie, schistosome, diphtérie, choléra, hépatite, rubéole. Les neufs cercles d’un enfer sans Javel.
Extrait 2
La directrice : Il faut que vous vous dépossédiez de votre carapace. Vous me dressez un portrait tellement triste et tellement convenu. Je m’ennuie, je m’ennuie ! J’attends plus. Sortez des sentiez battus ! Lâchez prise ! Donnez moi quelque chose de vrai, d’unique, d’instantané. Je voudrais rentrer chez moi avec un souvenir, une image, une sensation, quelque chose de vivant, quelque chose de vrai. Pas de cette bouillie précuite... votre présentation, c’est de la cuisine sous vide, la photo fait envie mais le plat n’a pas de goût.
Extrait 3
La directrice : Qu’est-ce qu’il y a d’inscrit à l’entrée du bureau ?
La jeune femme : Je ne sais pas.
La directrice : Vous n’avez rien vu ?
La jeune femme : Il y avait un dessin ou bien une écriture étrange.
La directrice : C’est du grec. Du grec ancien.
La jeune femme : Ah ?
La directrice : Gnothi seauton.
La jeune femme : Ah ?
La directrice : Connais-toi toi-même, Gnothi seauton. C’est l’inscription sur le fronton du temple de Delphes. C’est la source de toute la philosophie occidentale. Connais-toi toimême. Connais-toi toi-même. Gnothi seauton. Être vous–même, savoir vous révéler lors d’un entretien, cela passe par là. Pour exister professionnellement, il faut se connaître philosophiquement
La jeune femme : Il faut se connaître pour exister ?
La directrice : Et prendre le risque d’exister pour se connaître.
La jeune femme : Mais je ne sais pas si je me connais. Je veux dire je me connais, je passe beaucoup de temps avec moi-même, mais parfois, il m’arrive de me surprendre, de ne pas savoir pourquoi j’ai agi comme ci ou comme ça.
La directrice : Cela s’apprend.
Faire rire ne devrait pas être le premier objectif, cela devrait être la conséquence logique d'un jeux subtile et d'un texte intelligent, or, ici, l'histoire n'est pas drôle et les gros câbles (grimaces ou l'agitation hystérique et niaise des actrices) n'y peuvent rien. Cette pièce n'est pas faite pour faire rire et gagnerait à être jouée avec subtilité pour que l'on comprenne que la candidate au poste se fait piéger par une directrice perverse et que l'on s'inquiète pour elle. Que cette pièce s'éternise et ennuie! Je suis très déçue. J'avais beaucoup apprécié Amédée...
Pièce magnifiquement écrite par Côme de Bellescize Cette Injonction qui ouvrirai les portes de la grande Famille de l'Entreprise 'Soyez vous même' Comment faire face à cette demande dans le cadre d'un recrutement .C'est quoi se dévoiler ,que dire? que faire,?dans quelle direction ? ,jusqu'où se dévoiler...,encore faut-il se connaître ....... 'Lâchez prise' sous cette emprise dans un cadre où l'on est jugé scruté Un formatage de l'âme au service de L'entreprise qui phagocyte et broie toute attitude ,tout comportement qui ne correspondrait pas au 'Soyez-vous même' attendu. L'exercice de la maïeutique au service d'une manipulation .Oui !vous aurez le poste si vous me dévoilez votre âme . Signez de votre Sang en bas de la page ...... Deux magnifiques comédiennes au service de cette pièce Eléonore Joncquez, Fannie Outeiro Martine T.
Incroyable pièce, très intéressante et très dynamique. Sujet traité qui amène à la réflexion, deux actrices stupéfiantes. Il faut y courir !
Un entretien d'embauche qui donne lieu à un huis clos corrosif, grinçant, parfois drôle. le texte est excellent, les comédiennes aussi.Un spectacle fort qui vous prend aux tripes.
Pour 5 Notes
Faire rire ne devrait pas être le premier objectif, cela devrait être la conséquence logique d'un jeux subtile et d'un texte intelligent, or, ici, l'histoire n'est pas drôle et les gros câbles (grimaces ou l'agitation hystérique et niaise des actrices) n'y peuvent rien. Cette pièce n'est pas faite pour faire rire et gagnerait à être jouée avec subtilité pour que l'on comprenne que la candidate au poste se fait piéger par une directrice perverse et que l'on s'inquiète pour elle. Que cette pièce s'éternise et ennuie! Je suis très déçue. J'avais beaucoup apprécié Amédée...
Pièce magnifiquement écrite par Côme de Bellescize Cette Injonction qui ouvrirai les portes de la grande Famille de l'Entreprise 'Soyez vous même' Comment faire face à cette demande dans le cadre d'un recrutement .C'est quoi se dévoiler ,que dire? que faire,?dans quelle direction ? ,jusqu'où se dévoiler...,encore faut-il se connaître ....... 'Lâchez prise' sous cette emprise dans un cadre où l'on est jugé scruté Un formatage de l'âme au service de L'entreprise qui phagocyte et broie toute attitude ,tout comportement qui ne correspondrait pas au 'Soyez-vous même' attendu. L'exercice de la maïeutique au service d'une manipulation .Oui !vous aurez le poste si vous me dévoilez votre âme . Signez de votre Sang en bas de la page ...... Deux magnifiques comédiennes au service de cette pièce Eléonore Joncquez, Fannie Outeiro Martine T.
Incroyable pièce, très intéressante et très dynamique. Sujet traité qui amène à la réflexion, deux actrices stupéfiantes. Il faut y courir !
Un entretien d'embauche qui donne lieu à un huis clos corrosif, grinçant, parfois drôle. le texte est excellent, les comédiennes aussi.Un spectacle fort qui vous prend aux tripes.
Un entretien d'embauche qui déraille, entre la postulante trop lisse et la directrice intéressée surtout par ce qu'elle cache. Les comédiennes sont excellentes, le texte très bien construit. On rit, on grince des dents : un spectacle qui ne laisse pas indifférent.
21, avenue Louis Georgeon 94230 Cachan