Découverte ici-même à Chaillot en 2015, la chorégraphe australienne signe avec Pile of Bones une de ses pièces les plus abouties. Un festin visuel où la danse devient acte de survie.
Acclamée en tant qu’interprète durant une quinzaine d’années auprès des compagnies Lucy Guerin Inc. ou Chunky Move, Stephanie Lake joue désormais dans la cour des chorégraphes. En une série de créations remarquées (DUAL, Mix Tape ou Double Blind), l’Australienne a imposé son identité avec une gestuelle précise, toute en sensations. Pile of Bones accentue encore cette approche le temps d’un quatuor majeur. Les jeux de mains, comme autant de vagues de mouvements, sont superbes. Le corps, manipulé comme celui d’une marionnette, est troublant. Les effets de ralenti avant/arrière sont quasi cinématographiques.
Stephanie Lake entend suivre sur le plateau une logique plus émotionnelle que linéaire. Des ruptures aux unissons, tout dans cette chorégraphie ressemble à un voyage sensible que le quatuor de solistes envisage comme une traversée des émotions. Un rituel servi par des danseurs ? Sans doute un peu. Stephanie Lake dit à sa façon sa croyance en l’humain, et ses doutes.
Musique : Robin Fox
1, Place du Trocadéro 75016 Paris