De La jeune fille et la mort à Lied Ballet, deux récentes créations saluées et invitées à Chaillot, Thomas Lebrun trace son sillon, celui d’une danse qui ose la recherche gestuelle et la musicalité avouée. Son travail au plus près des interprètes permet au chorégraphe installé désormais à Tours de ciseler chaque mouvement. Avant toutes disparitions est une promesse sous la forme d’un opus en deux temps.
Le premier réunit des solistes, pour beaucoup des compagnons de route de Thomas Lebrun. Il est question de conviction et de survie : « Celles d’un peuple, d’une communauté, d’une esthétique, d’une pensée, d’une croyance. Un affrontement, une prise d’espace radicale, ancrée », explique le chorégraphe. Il évoque également « ces corps qui nous apparaissent encore vivants, pleins de leurs combats internes et discrets, essentiels à leur existence ».
Avant toutes disparitions se déploiera dans une seconde partie autour de quatre danseurs : Odile Azagury, Daniel Larrieu, Anne-Sophie Lancelin et Thomas Lebrun lui-même. Le chorégraphe a voulu réunir ces danseurs puissants et partager avec eux le plateau. Du corps et de ce qui en émane, dans le combat ou dans la sérénité, ils glissent l’espace d’une trêve.
Pour Thomas Lebrun, il s’agit « d’être vivant par cette danse, essentielle à chacun de nous, avant qu’elle ne disparaisse, autour... » Une déclaration à un art éphémère aux yeux de certains, universel pour d’autres. Et la preuve du talent serein de Thomas Lebrun.
Philippe Noisette
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