Certaines scènes de ce spectacle peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes, il est donc déconseillé aux moins de 16 ans.
En espagnol, mandarin, allemand, surtitré.
Wendy chante pour Yohei la Valse de toutes les choses que je ferais pour toi, « pour que tu ne me quittes pas »... Après La Casa de la fuerza, révélation du Festival d'Avignon 2010, revoici Angélica Liddell avec une nouvelle mise en scène/mise à nu de l'abandon, de la peur et de la douleur d'une femme de notre siècle. Liddell s'expose, et beaucoup d'autres avec elle, en portant au théâtre son angoisse, sa rage furieuse, son horreur devant la déréliction au sein de l'abondance moderne, une souffrance qui est chez cette écorchée vive comme un sixième sens perçant à jour les masques du monde. Le syndrome de Peter Pan est déjà célèbre. Aux yeux des psychologues, le héros de J. M. Barrie symbolise un ensemble d'attitudes qui ne cesse de gagner du terrain dans les sociétés occidentales. Il consiste, chez les individus qui en sont affectés (souvent des hommes), à éviter ou retarder l'entrée dans l'âge adulte en prolongeant indéfiniment les comportements et les incertitudes de l'adolescence.
Dans le syndrome de Wendy, qui est le pendant du syndrome de Peter Pan, le sujet (généralement féminin) lutte contre sa crainte de la solitude en maternant jusqu'à l'étouffer son partenaire : pris au piège du confort, incapable de s'assumer, celui-ci n'a plus l'autonomie nécessaire pour provoquer une rupture. Qu'est-ce donc que l'amour, que deviennent le dialogue et le sens de l'autre, sur quelle île peut espérer échouer une existence ainsi ballottée entre l'excès et le défaut de toute responsabilité ?
Autour de ces questions et de ses intuitions d'artiste, Angélica Liddell a tenu un journal, observé, voyagé. Au cours de ses promenades à travers Shanghaï, elle est tombée sous le charme de couples de valseurs chinois. A Séoul, elle est allée rencontrer le plus grand compositeur de tous les temps de valses pour le cinéma. A Utøya, en la personne d'Anders Behring Breivik *, elle a situé le Peter Pan le plus nihiliste qu'on puisse concevoir, débordant de haine jalouse envers tout ce qui est plus jeune que lui. Et pour conclure, elle a trouvé à Vienne les musiciens et l'atmosphère qu'il lui fallait pour tirer de ces matériaux une œuvre d'art – pleine de valses, d'amour et d'armes à feu.
* Le 22 juillet 2012, Anders Behring Breivik, terroriste d’extrême-droite, commet un attentat à la bombe à Oslo avant de massacrer sur l'île d'Utøya soixante-neuf personnes, adolescents pour la plupart, membres de la ligue des jeunes du parti travailliste de Norvège.
« Me gusta la gente a la que puedo distinguir entre la multitud
Me gusta la excepción
Como tú.
J'aime les gens que je peux distinguer dans la multitude
J'aime l'exception
Comme toi. »
Musique Cho Young Wuk.
Collaboration musicale et orchestration Hong Dae Sung, Jung Hyung Soo, Sok Seung Hui, Lee Ji Yoen.
Avec l'ensemble musical PHACE.
Peter y Wendy
Wendy. – ¿ Por qué lloras ?
Peter. – ¿ Cómo te llamas ?
Wendy. – ¡ Soy Wendy ! Y tú ¿ cómo te llamas ?
Peter. – Peter.
Wendy. – ¿ Y dónde vives ?
Peter. – Segunda a la derecha y luego todo recto hasta la mañana.
Wendy. – ¿ Eso es lo que ponen en las cartas ?
Peter. – Yo no recibo cartas.
Wendy. – Pero tu madre recibirá cartas.
Peter. – No sólo no tengo madre sino que no siento el menor deseo de tener una. Son unas personas a las que se le ha dado una importancia exagerada.
Wendy. – ¿ Por eso llorabas ?
Peter. – Yo no lloro.
Wendy. – ¿ Ya te has olvidado que me debes la felicidad ?
Peter. – Nunca doy las gracias.
Wendy. – Me marcho.
Peter. – No te marches... Una mujer vale más que veinte hombres.
Wendy. – ¿ De verdad crees eso ?
Peter. – Sí.
Wendy. – Puedo darte un beso si quieres.
Peter. – No sé lo que es un puto beso.
Wendy. – ¿ Cuántos años tienes ?
Peter. – No sé, pero soy muy joven.
Wendy. – ¿ Con quién vives ?
Peter. – Con otros chicos perdidos.
Wendy. – Debe ser divertido.
Peter. – Pero nos sentimos bastante solos sin mujeres por allí.
Wendy. – ¿ No hay chicas ?
Peter. – Las chicas son demasiado listas para matarse.
Angélica Liddell : Todo el cielo sobre la tierra. (El síndrome de Wendy)
Peter et Wendy
Wendy. – Pourquoi tu pleures ?
Peter. – Comment tu t'appelles ?
Wendy. – Moi, c'est Wendy ! Et toi, comment tu t'appelles ?
Peter. – Peter.
Wendy. – Et tu habites où ?
Peter. – La deuxième à droite et puis tout droit jusqu'au matin.
Wendy. – C'est ça qui est écrit sur ton courrier ?
Peter. – Moi, je ne reçois pas de courrier.
Wendy. – Mais ta mère doit recevoir du courrier.
Peter. – Non seulement je n'ai pas de mère mais je ne ressens pas le moindre désir d'en avoir une. Ce sont des personnes dont on a exagéré l'importance.
Wendy. – C'est pour ça que tu pleurais ?
Peter. – Moi, je ne pleure pas.
Wendy. – Tu as déjà oublié que tu me dois ton bonheur ?
Peter. – Je ne dis jamais merci.
Wendy. – Je m'en vais.
Peter. – Ne t'en va pas... Une femme vaut plus que vingt hommes.
Wendy. – Tu crois vraiment ?
Peter. – Oui.
Wendy. – Je peux te donner un baiser si tu veux.
Peter. – Je ne sais pas ce que c'est qu'un putain de baiser.
Wendy. – Tu as quel âge ?
Peter. – Je ne sais pas, mais je suis très jeune.
Wendy. – Tu vis avec qui ?
Peter. – Avec d'autres enfants perdus.
Wendy. – ça doit être amusant.
Peter. – Mais on se sent plutôt seuls sans femmes dans le coin.
Wendy. – Il n'y a pas de filles ?
Peter. – Les filles sont trop malines pour se tuer.
Angélica Liddell : Tout le ciel au-dessus de la terre. (Le syndrome de Wendy)
Place de l'Odéon 75006 Paris