Tragédie du Désir

Présentation
Synopsis

• Présentation

D’après « Yerma » de Federico Garcia Lorca

Une piste de cirque ou une arène de corrida. Une danseuse toreador entre en piste suivie d’une mariée, Yerma puis d’un homme tout de noir vêtu, Juan.

Un homme et une femme face à une mise à mort lente et sensuelle menée par la danseuse qui incarne à la fois le désir, la mort, le « Duende ».

Au-delà de la tragédie personnelle née du désir d’enfant et de liberté de Yerma, c’est du pouvoir et de la force de la tradition dont il est question ici.

C’est donc sur la place de la femme dans la société espagnole d’hier et d’aujourd’hui que Paula Brunet Sancho a laissé traîné sa plume et son regard.

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• Synopsis

« Tragédie du désir » se situe autour des années 1930 en Andalousie, dans une famille de cultivateurs. Yerma, femme de Juan qui passe toutes ses journées et parfois certaines nuits sur ses terres, souffre de solitude. Après 2 ans de mariage elle n’a toujours pas d’enfant et s’interroge. Pour comprendre ce qui lui arrive, elle sort de chez elle en pleine nuit pour aller consulter une vieille femme qui la rassure en évoquant la stérilité de son mari. Juan, de son côté s’aperçoit que Yerma sort de la maison sans raison apparente. Il s’en inquiète et demande à ses deux sœurs de venir habiter chez eux pour surveiller sa femme qui ne supporte plus d’être prisonnière du carcan des conventions, du poids de la religion et de la société dans laquelle elle vit. Ne supportant plus d’être surveillée et de na pas être entendue par Juan, elle va commettre l’irréparable et tuer ce mari que son père lui a donné, et qui n’entend pas son désir d’enfant.

Comment l’écoute de son désir et la non-écoute de Juan vont-elles provoquer la mort de celui-ci ? (la notion d’amour pour Lorca est indissociable de la mort). Ici, elle a lieu par étranglement. Le souffle est arraché à la vie pour ne plus « nommer » la douleur et la souffrance.

Au-delà de la tragédie personnelle du désir d’enfant et de liberté de Yerma, c’est du pouvoir et de la force de la tradition et des conventions dont il est question ici.

Comment dans une Andalousie profonde, plus particulièrement dans certains villages éloignés de tout, l’éducation, la religion et le régime en place peuvent-ils opprimer les êtres humains et les isoler dans leur frustration, leur peur de soi, leur peur du jugement de l’autre, et lorsqu’on est une femme d’autant plus ? Etre femme signifiait d’une certaine manière, se taire et se soumettre.

Mais plus que tout « Tragédie du désir » est un écho du désir et de la frustration de la femme d’hier qui résonne chez certaines femmes dans le monde d’aujourd’hui mais aussi chez certains hommes.

Ce qui est particulier dans l’œuvre de Federico Garcia Lorca c’est la création d’une langue dramaturgique et poétique lyrique. Comme il l’affirmait lui-même en 1936 quelques temps avant sa mort : « J’ai un concept du théâtre pour ainsi dire personnel et résistant. Le théâtre c’est la poésie qui se lève du livre et qui devient humaine». Et comme le disait Roberto Sanchez : « Le théâtre de Federico Garcia Lorca n’est pas poétique, c’est de la poésie en théâtre ».

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