"Un des grands intérêts d'étudier l'histoire de l'archéologie est de prendre conscience que celle-ci n'est pas une simple histoire de découvertes; c'est une histoire de découvertes ponctuée d'hypothèses fausses et de contrefaçons, et marquée par le refus des archéologues en place d'envisager leur travail dans une perspective historique." Glyn Daniel, extraits de : Vers une histoire de l'archéologie.
A la recherche de la citée perdue... Les Aventuriers de la Troie perdue... A la recherche des Troie perdues...
Troja Jones... Trois fois Troie... Troie Troie Troie... L'Ilion au Trésor... Embrasse moi
Ilios... Embrase toi Ilios... A toi et à Troie... De Troie à Hissarlik... La guerre de Troie continue...
Quelque part dans une Anatolie lointaine à la fois dans le temps et dans l'imaginaire du poète, des hommes se sont entretués au pied d'une citée fortifiée, peut-être pour l'amour d'Hélène. De toute façon les hommes ont toujours d'excellentes raisons pour mourir comme pour tuer. La poussière du temps a effacé les contours de ces luttes en même temps que le sang a disparu dans le sol d'Ilion.
Pour la gloire, pour la Science, pour l'argent, pour le sport, par amour ou bien encore par simple curiosité, d'autres hommes ont creusé, creusent et creuseront encore longtemps à la recherche de ces temps perdus et tentent de donner une existence concrète aux aventures des héros de l'Iliade.
L'immense poème d'Homère a eu une telle importance pour toutes les cultures de l'occident, que la portée de toute découverte pouvant être rattachée à lui dépasse de beaucoup l'intérêt purement archéologique -en lui même immense- pour tout ce qu'il recèle de connaissance de civilisations ignorées.
Sous la poussière du temps, l'or parfois ressurgit, mais les rêves eux sont toujours présents...
La colline d'Hissarlik apparaît à nos yeux, tantôt déserte, tantôt laissant apparaître les fantômes du passé ou de l'imagination. A la manière de la lanterne des magiciens, des hommes cherchent et parfois donnent corps à nos rêveries.
Le jour se lève sur la colline d'Hissarlik recouverte par la poussière du temps.
Un cheval - est-il réel, est-ce un songe ? - est là et il se roule dans cette poussière immaculée avant de disparaître dans les brumes.
Un paysage - aux contours plus précis - apparaît telle une image photographique dans le révélateur; des personnages surgissent ensuite et investissent les lieux, commencent à
fouiller dans le sol meuble avec d'infinies précautions...
D'un " soufflettement " appliqué ou d'un coup de pinceau léger, ils vont faire apparaître, d'abord une, puis plusieurs formes qui vont les emmener -et nous avec eux- très loin dans le temps et au delà même, au gré de l'imagination de chacun.
Pourtant, leurs recherches ne se font pas là par hasard. Des motivations diverses les animent: de l'intérêt pur pour la science et l'histoire, en passant par l'amour, l'envie de gloire et de célébrité, sans oublier le goût et la fièvre de l'or.
Ce spectacle s'articulera sur deux thèmes principaux:
- Le premier, d'essence onirique, s'appuiera sur la Légende, soit directement issue de l'Iliade d'Homère, soit d'un de ses nombreux "avatars" littéraires ou théâtraux dont la Culture classique et moderne occidentale est pleine, de Racine à Giraudoux en passant par Offenbach.
Ce thème s'appuiera aussi sur toute la magie de l'imaginaire introduite par l'archéologie en tant que moteur d'émotions telles qu'on peut en ressentir en apprenant, par exemple, la découverte d'un morceau de maxillaire dans une couche d'argile calcifiée de ce qui pourrait être un de nos lointains ancêtres vivant à l'époque dans un monde foisonnant et tropical, dans une région aujourd'hui désertique.
- Le second thème sera nourri par la grande diversité des personnages ayant évolué ou évoluant encore de nos jours dans le monde de l'archéologie. Aventuriers des mondes disparus, découvreurs de trésors, véritables scientifiques ou charlatans notoires; leurs actions nous autoriseront à introduire dans le spectacle une dramaturgie parallèle et qui se situe dans une vision plus directe, terre à terre, voire pragmatique. Dans ce domaine, une matière très riche peut être tirée de la trajectoire et de la personnalité -à la fois complexes et controversées- de Heinrich Schliemann.
Le jeu de la continuité sera de passer d'un thème à l'autre, avec l'aide de la scénographie, notamment de celle des projections qui seront réalisées sur le décor presque entièrement blanc à la base.
Eris, déesse de la Querelle n’a pas été invitée à la noce de Pélée et Thétis. Pour se venger, elle lance une pomme d’or pendant la cérémonie destinée "à la plus belle". Les déesses présentes désirent toutes se l’approprier, mais trois d’entre elles restent en lice: Athéna, Aphrodite et Héra. Elles s’en remettent au jugement de Paris, prince de Troie. Il choisit Aphrodite, car elle lui a promis l’amour personnifié en la personne d’Hélène. Hélas, la jeune femme est déjà mariée à Ménélas roi de Spartes et Paris décide de l’enlever. Sur-le-champ, Agamemnon, le frère de Ménélas réunit une armée pour ramener Hélène à Spartes. Il sacrifie même sa fille pour obtenir l’appui des dieux dans son combat. Ainsi commença la guerre de Troie.
Les fouilles ont permis de prouver que cette histoire, transmise pendant des siècles, avait un fondement réel. Le spectacle que présente le Cirque Baroque se propose de creuser le passé pour lui rendre vie.
La guerre, la mort, l’amour, l’envie, le sacrifice, le désir, autant de situations éminemment passionnelles dont il ne s’agit pas forcément de tirer la tragédie. En effet ici se joue aussi une rencontre entre les archéologues et l’Histoire qu’ils mettent à jour. Ces deux temporalités donnent à voir à la fois le décalage évident de deux époques, mais aussi leur complémentarité. D’un côté, le monde grec avec le travail du corps envisagé, dans son essence sculpturale et de l’autre le présent, un monde dans lequel l’image prend une dimension plus électrique par le biais de la vidéo. Le spectacle se fait néanmoins lieu de rencontre entre le passé et le présent car les scientifiques sont là pour nous donner des clefs qui nous aident à comprendre la légende.
Cependant, le but de la représentation n’est pas d’expliquer le mythe ou l’histoire, mais bien de lui donner un nouveau rythme qui ne soit plus basé sur la linéarité du conte. C’est de la superposition des situations, de la rupture, des brusques retours en arrière, de l’accélération ou de la pause que naît le temps propre au spectacle. La projection vidéo n’est pas un accessoire, encore moins un élément décoratif, elle fait non seulement partie intégrante de l’esthétique, mais surtout elle porte la narration et constitue un élément central de cette recherche temporelle. Il s’agit d’un montage ou plus précisément d’un collage au sens plastique du terme. C’est une mosaïque qui se donne à voir dans le chantier de l’arène que constitue la scénographie.
Agustin Letelier
Baroque : n.m. Style artistique et littéraire né en Italie qui a régné sur une grande partie de
l’Europe et de l’Amérique latine aux XVIIème et XVIIIème siècles. En art, Le Baroque veut étonner, toucher les sens, éblouir et y parvient par des effets de mouvements et de contrastes lumineux, de formes tendues et contrariées jusqu’à suggérer l’éclatement des perspectives joutant du trompe-l’œil.
Archéologie : n. f. Etude des civilisations passées, grâce aux monuments et objets qui en subsistent.
Les archéologues se battent pour qu’émergent les vestiges enfouis de civilisations disparues, pour décrypter les signes fragiles de l’histoire des hommes, de l’histoire du monde.
Le Cirque Baroque (dont le but est de renouveler l’imaginaire et les codes du cirque, tout en en conservant l’essence traditionnelle par la difficulté des "exercices" présentés) poursuit (de "Candides" à "Troie ou les aventuriers de la cité perdue", en passant par "Ningen" ou "Frankenstein") son exploration d’un cirque de la confrontation.
Confrontation de l’œuvre circassienne avec les mythes fondateurs de la culture occidentale ou orientale, confrontation des disciplines de cirque avec différents langages ou formes de création contemporaine: le théâtre, le mime, la danse ou encore la musique.
"Troie ou les aventuriers de la cité perdue" puise son imaginaire au berceau de l’Iliade et de ses nombreuses variations modernes - tant théâtrales que littéraires - interrogeant l’Histoire, la quête de sa véracité et de ses multiples interprétations.
Bien au-delà du sens, le cirque apporte une dimension particulière qui se joue dans l’instant du spectacle. Les techniques de cirque, dans leur défi aux lois de la pesanteur et dans la recherche de la perfection esthétique, génèrent l’émotion.
Emotion ressentie à la vision de l’exécution de gestes parfaitement maîtrisés et servie par une scénographie inventive.
Le Cirque Baroque s’engage dans un foisonnement d’idées pour faire naître ce nouveau spectacle dont la chair revêt encore des contours masqués, mais dont les enjeux sont déjà bien en place et tous les composants réunis pour lui conférer une incontestable homogénéité et originalité.
Christian Taguet
J'ai trouvé ce spectacle magnifiquement bien réalisé avec de très bons acteurs,danseurs,ils sont tous géniaux et je les félicite car ils font un boulot monstre et on voit le résultat qui nous laisse bouche bé. Bravo également au méteur en scene... Qui est Benak? Est-ce un surnom de quelqu'un de la troupe je sais que c'est un danseur...
J'ai trouvé ce spectacle magnifiquement bien réalisé avec de très bons acteurs,danseurs,ils sont tous géniaux et je les félicite car ils font un boulot monstre et on voit le résultat qui nous laisse bouche bé. Bravo également au méteur en scene... Qui est Benak? Est-ce un surnom de quelqu'un de la troupe je sais que c'est un danseur...
Pelouse de Reuilly 75012 Paris