Ubu Roi accompagne mon parcours de metteur en scène depuis la création de la Compagnie des Dramaticules. Artaud et Jarry sont les figures auxquelles je me réfère le plus régulièrement. Pas un de mes projets sans que leur sens de l’artisanat, leur violence dans l’humour, leur lucidité dans le chaos ne soient évoqués.
Les monstres, les destructeurs, les transgresseurs, les magnifiques losers ont toujours animé mes spectacles. Ce sont les « meilleurs » personnages. Ceux qui, éternellement, nous permettent de mesurer nos pulsions, nos fantasmes et nos frustrations. Ceux qui interrogent la théâtralité par leur seule présence sur la scène. Et puis, la question de la théâtralité est pour moi hautement politique puisqu’elle détermine l’ambition et le degré d’engagement des artistes dans leur action sur le plateau.
Dans cette « grande bouffe » barbare, les tableaux ne se suivent pas, ils se percutent, se contestent et se répètent sur le mode emphatique, ironique et critique. C’est une mise en crise obstinée de la représentation à laquelle nous avons à faire. Et dans cette entreprise de démolition, Jarry ne demande qu’à être brutalisé.
Jérémie Le Louët
« Dans cette version d’Ubu Roi, l’exigence ne cède jamais le pas à la facilité. A grands coups de fumigènes, d’images vidéo, d’excès de jeu, de clairs-obscurs, d’airs d’opéra, de références shakespeariennes…, Jérémie Le Louët parvient à l’exact équilibre entre satire et hommage. Car de l’intensité, et même une forme d’éclat, naissent par moments de ce joyeux capharnaüm. Finalement, en faisant ainsi imploser le théâtre, le metteur en scène lui adresse une souriante déclaration d’amour. » Manuel Piolat Soleymat, La terrasse, 20 novembre 2014
3, rue Sadi-Carnot 92320 Châtillon
Voiture : De la Porte de Châtillon : direction Versailles. Dans Châtillon : direction Centre Ville puis Mairie.