Molières 1999 du Meilleur spectacle musical
Depuis 1994, un triomphe court les scènes parisiennes. Satire énorme et clownesque en même temps que rigoureux travail musical, L’Ultima Récital, est l’affrontement d’une diva et de sa pianiste. Ulrika von Glotte, la chanteuse froufroutante, exagérée, physiquement massive (au-delà du mètre quatre vingt cinq), c’est Marianne James. Attifée de manière plus extravagante que Carmen Miranda, plus menaçante qu’un croisement de Walkyrie et d’Érinye, Ulrika fait rire depuis six ans.
Car Ulrika est un affreux personnage : elle concasse l’opéra, la musique contemporaine et quelques autres genres au passage, mais surtout malmène sa pianiste (Ariane Cadier).
Forte d’une formation classique qui la prédisposait à interpréter Carmen ou Lady Macbeth plutôt qu’une Castafiore déjantée, Marianne James, a choisi de jouer les divas pour rire. Je ne parodie que ce que j’aime !, gazouille la belle.
Avec sa délicate pianiste, elle forme un duo aussi loufoque que virtuose, qui ne se prend décidément pas au sérieux.
Intelligence des trouvailles, présence scénique immédiate, intuition théâtrale rare dans l’improvisation et les réparties... Générosité et autorité naturelle, invention et audace, et surtout un amour insolent de la musique : “Mein Gott, n’en chetez plus!!!” - Le Monde
place Briet Daubigny 60200 Compiègne