Après seulement un an de mariage, Mathilde apprend l’infidélité de son mari, Monsieur de Chavigny. Elle confie ses chagrins à son amie, la spirituelle Madame de Léry. La jolie jeune femme, plus expérimentée que Mathilde sur le chapitre des hommes, décide de donner une petite leçon au mari volage… mais celui-ci, incorrigible, essaye de la séduire à son tour. L’humour et l’amitié de Madame de Léry pour Mathilde seront-ils plus forts qu’un caprice ?
Inspiré par son amour heureux pour la blonde Aimée d’Alton à la « bouche vermeille, ni trop grande ni trop petite », Alfred de Musset écrivit cette charmante comédie en un acte, passée inaperçue en France lors de sa publication, mais qui triompha à St Petersbourg en 1837. Jouée à Paris en 1843, elle connut un très vif succès au théâtre Michel, puis entra au répertoire de la Comédie Française où elle a été jouée plus d’un millier de fois.
Alors qu’il entame sa 45ème année à la tête de l’école d’Art dramatique qu’il a fondée en 1960, Jean Périmony, rare mais néanmoins très grand metteur en scène, nous plonge dans une mise en scène du Caprice de Musset toute à la fois fine, drôle et très actuelle.
« Ni classique, ni d’hier, la pièce avec humour, charme et un brin de cruauté, surprend : 1837 - 2004 , les personnages sont là et nous parlent. Paris en été est et sera toujours Paris… Parlons « caprice ». « A Paris un cœur se brise ou se bronze », nous murmure Chamfort et confirme Musset… » Jean Périmony
Dès les premières répétitions, Jean Périmony a respecté la mise en scène que Musset nous souffle à travers les lignes, tout en y apportant des touches de fraîcheur et d’originalité relevant aussi d’une dynamique propre aux quatre comédiens qu’il a formé dans son école. Ainsi se dégagent de la pièce des personnages au charme acidulé, si finement décalés qu’ils servent aussi bien l’esprit du 19ème siècle que celui du nôtre.
Par ses choix de mise en scène, Jean Périmony en fait une pièce d’aujourd’hui, contemporaine dans les costumes également ; modernité qui prolonge celle de Musset à son époque. L’humour, si cher à Musset, ainsi qu’à toute l’équipe du Caprice, fil conducteur et garant d’une légèreté grave planant sur toute la pièce, nous fait rire de ce qui nous touche au fond de nous-mêmes. La mise en scène met en évidence la discrète insolence de l’auteur par un rythme propre à chaque personnage.
La mise en scène éclaire les personnages dans leurs contradictions, leurs vanités et leurs faiblesses pour nous amener vers leur beauté. C’est en cela qu’ils nous réservent surprise et coup de théâtre…
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