Présentation
Un mot du metteur en scène
Du disciple - Notes pour un projet
Extrait
" Volpone est une farce. Rien qu'une farce, mais toute une farce. Simple et crue. C'est peut-être dans le langage que devra se marquer cette crudité. " Vincent Goethals
Dans cet apologique univers du mercantilisme, de la circulation paroxystique des choses, la parole, le verbe, la connaissance, l'expérience n'échappent pas à la règle. C'est ainsi que Volpone va se vouloir le maître en duperie de son disciple Mosca. Mais gageons qu'au petit jeu des prises d'intérêt, sa démarche a valeur d'investissement. La question de la nature exacte de la prise de bénéfice reste cependant à poser.
Il nous faudra peut-être la mettre en conjecture avec ce qui peut expliquer que Volpone, le roi des renards, se fasse rouler dans la farine par ce jeunot de Mosca ?
Quoiqu'il en soit, Volpone est voué à échouer. Levantin, sans nom et sans naissance, il est toujours déjà l'autre de la société qu'il parasite.
Sans compter qu'il commet l'irréparable : il est un facteur de dérégulation dans ce monde voué corps et âme à la circulation, c'est un thésaurisateur.
Reste qu'une des questions agitée autour de Volpone est celle de la transmission, qu'il s'agisse d'héritage ou d'apprentissage. Et pour ce qui nous préoccupe ici, qu'en serait-il d'une science sans conscience ? Ruine de l'âme, sans doute, mais fortune du portefeuille !
Rencontre avec l'équipe artistique dimanche 26 mai à l'issue de la représentation
Volpone est une espèce de charlatan bien particulier : l'actionnaire majoritaire.
C'est aussi sans conteste un sacré renard. Rien ne saurait l'arrêter lorsqu'il s'agit de rafler des dividendes ou d'accroître son capital. Amour, amitié, respect, scrupules… Foin de ces niaiseries, de ces contes à dormir debout : les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
Mais voilà qu'il se met en tête de former à l'art de la duperie le jeune Mosca que les hasards d'une interpellation ont mis sur son chemin. Il se fera passer pour mourant et, n'ayant ni femme, ni enfant, fera miroiter à tous la possibilité d'un fabuleux héritage. Avocat, homme d'"affaires", banquier, journaliste, tous rappliquent à tire d'ailes pour récupérer l'héritage.
Et la farce peut commencer…
Vincent Goethals
Benjamin dit Ben Jonson (1572 - 1637) auteur contemporain de Shakespeare, se distingue moins par ses tragédies que par ses comédies brillantes, les "masques" et les "comédies d'humeur". Volpone (1605) marque un tournant dans ses comédies : attaque forcenée de la cupidité, de l'avarisme et du machiavelisme, servie par une éloquence chaleureuse et une intrigue habilement agencée, cette pièce force l'admiration. En France, elle connaît un énorme succès suite aux mises en scène de Charles Dullin et le film de Maurice Tourneur (1940) d'après les adaptations de Jules Romains et Stephan Zweig.
Volpone (…)
Et surtout n'oublie pas, l'argent, seule son odeur soûle les hommes !
Et alors tu ne peux pas savoir le bonheur de les voir en courbettes, en bisou-bisou, en cadeaux, en crédits plus plus... Et les médias tout autour de toi ! C'est ça, la magie de l'argent !
Ils le reniflent et t'arrivent à plat ventre, et tendent leur cou et dressent leur cul et les têtes tournent ! Ils flairent, rien de plus et toute cette racaille te tombe dans la main comme des mouches sur la colle.
Depuis que je t'héberge, mauvais élève ! As-tu vu mes chiffres
s'affaiblir ? Mon portefeuille s'ouvrir, ma bourse en baisse ?
Mosca
Non, plutôt en hausse.
Volpone
Et voilà ! Et je ne vis pas plus mal : mon Sauterne ne sent pas l'eau, il n'y a pas restriction dans les murailles ! Eh oui ! L'argent attire l'argent !
Mosca
J'ai vu ! Paparasité, vous êtes ! On se bouscule pour vous lécher !
Volpone
Que veux-tu, l'argent délie les langues ! Eh oui, magie de l'argent ! Et comment j'obtiens ça, p'tite mouche ? Tchatche ! Baratin ! Poudre aux yeux ! Mais attention, Mosca, la stratégie me fait bander plus plus que l'acquis ! Voilà pourquoi je joue le macchabée... juste un peu d'air qui sort de mes lèvres bleues : les soupirs s'envolent et les pépettes restent là ! La comédie d'une fausse tragédie !
Une bonne farce... et attrape !
Je ne sais pas si vous consultez encore ce site, mais vous avez oublié vos doosiers du CROUS dans la salle. Venez les rechercher.
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