Un petit jeu sans conséquence

• Résumé

Un petit jeu sans conséquences raconte l’histoire de quatre amis de toujours : un couple (François et Claire) et leurs deux confidents et amis, éternels célibataires (Axelle et Patrick). L’équilibre de ce quatuor va être perturbé par l’arrivée d’une ancienne connaissance de l’un d’eux, Serge. L’espace d’une journée, comme dans les comédies de Marivaux, ces cinq personnages se croisent, se révèlent, se confient, s’épanchent, se parlent d’amour et de fidélité. Tout part d’une phrase venue spontanément. Avant tout n’était qu’amitié durable et amour profond. Et cette petite phrase change tout.

On dit ce qu’on avait au fond du coeur.
On ment.
On invente des histoires.
On ment pour découvrir la vérité.
On se séduit.
On flirte.
Les secrets se révèlent.
Et chaque existence est bouleversée.

• L'usure des sentiments, l'érosion de l'amour et de l'amitié

C’est évidemment une comédie que « ce petit jeu ». Si ces personnages nous font rire, c’est qu’ils nous ressemblent, avec leurs habitudes, leurs petites lâchetés, leurs égos mal placés, leurs rêves inavoués. Chacun se reconnaitra dans un des cinq personnages, ou reconnaitra son voisin, ce qui est toujours plus facile. C’est bien une comédie… Mais c’est une comédie subtile. Et son titre est ironique. Ici point de portes qui claquent. Le lieu de l’action est le parc d’une grande maison. (Quel beau cadre pour une pièce de théâtre : un jardin !) C’est dans ce domaine que certains d’entre eux ont passé leurs vacances quand ils étaient en culottes courtes.

Ce qui les rassemble c’est la belle journée de printemps qui célèbre la vente de cette maison. L’adieu à l’enfance. Dans ce cadre tchékovien, la comédie rend palpable l’usure des sentiments, l’érosion de l’amour et de l’amitié. On rit souvent oui. Mais parfois pour ne pas pleurer. Gérald Sibleyras et Jean Dell ont su utiliser les notes les plus subtiles pour écrire ce « Petit jeu sans conséquence ». Leurs personnages ne sont pas des caricatures.

Et la pièce ne nous amène pas où on pouvait le penser. Ils ont écrit une comédie délicate et humaine. Le public et la critique ne s’y sont pas trompés et sont venu nombreux saluer la création de la pièce en 2002 au théâtre La Bruyère, dans la mise en scène de Stéphane Hillel. La pièce a connu un tel succès qu’elle a été ensuite adaptée au cinéma par Bernard Rapp. Recréer ce texte pour quelques représentations exceptionnelles est un cadeau pour moi et j’espère qu’il le sera pour les spectateurs privilégiés qui viendront découvrir cette nouvelle version de la pièce au Théâtre de Paris.

Pour donner l’idée du jardin, c’est une chance pour mon équipe et moi d’avoir ce grand et beau plateau à habiter. Je me suis entouré de comédiens avec qui j’ai déjà eu le bonheur de travailler (Isabelle Gélinas, Bruno Solo) et d’autres que j’avais envie de diriger depuis longtemps (Constance Dollé, Bruno Salomone, Lionel Abelanski). Le hasard a fait que comme dans la pièce, ils se connaissaient tous avant le début des répétitions. Leur joie à être ensemble sur le plateau est communicative. Nous sommes heureux de faire du théâtre ensemble. Heureux, ensemble de servir un si beau texte que celui-ci.

Ladislas Chollat - Metteur en scène