Una Madre est une installation, un concert, une danse, une pièce de théâtre. Chaque art se côtoie, s’affirme, s’isole et met l’autre en lumière. Une femme que nous avons toujours vue muette se met à parler et nous raconte ce qu’elle a réellement vécu, l’éloignement et la mort de son fils.
Una Madre est une installation, un concert, une danse, une pièce de théâtre. Chaque art se côtoie, s’affirme, s’isole et met l’autre en lumière. Une femme que nous avons toujours vue muette se met à parler et nous raconte ce qu’elle a réellement vécu, l’éloignement et la mort de son fils. Le texte de Colm Tóibín, Le Testament de Marie, est le fil d’Ariane qui parcourt cette création.
« À sa lecture, c’était une évidence que je devais le faire avec ces artistes-là, entrelaçant l’italien et le français. Parlant plusieurs langues, le choix de les mêler n’est pas un hasard pour cette création. C’est un choix artistique et musical intime.
Je suis née en Argentine d’une mère grecque née à Marseille, d’un père italien, d’une grand-mère belge, d’une arrière-grand-mère arabe des Balkans. Mes choix artistiques sont le reflet des langues et des accents qui m’habitent. Marie, seule, à l’écart du monde, dans un lieu protégé, tente de s’opposer au mythe que forgent les anciens compagnons de son fils. Ils dressent un portrait qu’elle ne reconnaît pas et veulent bâtir autour de sa crucifixion une légende qu’elle refuse.
Le texte est au-delà de toute notion de religion, il nous parle d’immigration, de l’arrivée des « idoles » factices, d’un monde qui s’écroule, de la distance qui parfois sépare les générations. L’écart entre le jeu néo-réaliste de Vittoria Scognamiglio et l’univers contemporain apporté par Alvise Sinivia et Éloïse Vereecken m’intéressait, comme un passage, une opposition, une incompréhension entre une génération passée et une à venir. La puissance de la musique et le visuel des pianos désossés d’Alvise Sinivia, tels des instruments anciens presque archaïques font résonner au sens propre tout l’espace, et tissent les liens entre une histoire ancestrale et notre modernité. » Amahi Saraceni
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