1942. Etty Hillesum, jeune femme juive néerlandaise, ne s’y trompe pas : « On veut notre extermination complète, je le sais, je l’accepte. » Décidée à ne pas se dérober au destin de masse des juifs, elle s’engage comme assistante sociale au camp de Westerbork et devient le “coeur pensant de la baraque” : mais où trouvait-elle la force de faire face à la détresse des uns, de faire front à l’ignominie des autres, avec cet inébranlable sentiment de confiance dans la Vie ?
« Les mesures les plus menaçantes viennent se briser sur ma certitude intérieure… et je chante les louanges de la vie, oui, vous avez bien lu, en l’an de grâce 1942, énième année de la guerre. »
Entre théâtre et performance, le spectacle se veut art actif, soit le partage d’une expérience : celui du choc ressenti face à une telle puissance de vie et d’affirmation. Onze petits cahiers à spirales, confiés à une amie avant le départ pour Auschwitz, retracent le chemin intérieur parcouru par cette jeune femme sensuelle et brillante mais souvent ‘‘affolée’’, vers le « sentiment grand et beau que la vie lui inspire et qu’elle éprouve le besoin de transporter intact… avant d’atteindre des jours meilleurs. »
D'après Une vie bouleversée d'Etty Hillesum, traduction française de Philippe Noble (éditions du Seuil et Points).
Etty Hillesum a 27 ans lorsqu’ elle commence la rédaction de son journal. Elle veut devenir écrivain. Elle est juive. En 1941.
J’ai immédiatement été apparentée à l’écriture d’Etty Hillesum, sa façon d’être au monde, son amour pour la langue et son besoin d’introspection à travers l’écriture de son journal. Je trouve ces « confessions » un formidable témoin de l’accomplissement d’un être humain, depuis ses enthousiasmes juvéniles jusqu’à l’épanouissement d’une âme forte et stable, capable de demander d’elle-même à partir aux camps pour être auprès des siens. Ce journal c’est aussi une suite d’exercices de philosophie pratique pour apprendre à vivre libre. Un être qui se découvre, se dévoile sous nos yeux. Un être qui ose se raconter. Se livrer. La force intérieure qu’Etty Hillesum se construit l’amène à une posture où le monde intérieur de l’être est plus fort que la situation qui l’entoure.
J’ai envie de porter cette parole au théâtre parce qu’Etty Hillesum a une expérience de plusque la nôtre. Parce que l’extrême proximité qu’elle a pratiquée avec la souffrance et la mort, donne un éclairage à la vie. Dans le sentiment d’universalité qu’Etty porte en elle, les temps, les êtres se confondent, c’est pourquoi ce texte résonnera aujourd’hui et toujours.
Cette parole n’est pas sombre et dépressive au contraire, en sondant l’ère intérieure des êtres c’est l’énergie, la lumière et la joie qui jaillit. C’est l’inverse des récits déjà connus. Si cette parole est née dans ce temps là, c’est une parole de tous les temps. Je veux dire ses mots. Partager l’expérience du verbe comme une expérience physique. Retrouver l’émotion qui passe dans les mots en dehors de ce qu’ils signifient dans l’écriture. L’émotion comme une information précieuse sur une réalité qui nous concerne.
Aborder comment du ressenti physique naît la pensée puis le verbe. Si le ressenti physique est écouté et respecté, l’être se déploie quel que soit le contexte, c’est le grand message de délivrance d’Etty. La liberté de mœurs d’Etty Hillesum est de la même nature physique que son engagement volontaire aux camps. Elle va où elle peut aimer, donner physiquement d’elle même. Et dans un double mouvement : plus la paix intérieure grandit en elle, plus elle est à l’écoute d’elle même, plus elle peut donner autour d’elle, accueillir l’autre. Les pages du journal d’Etty sont des perles de pensée. Etty Hillesum est une lumière, elle peut nous guider pour trouver notre chemin dans la vie.
Roxane Borgna
Etty a une sensualité débordante et un côté performeuse dans sa façon d’aborder la vie, elle se pose des défis. La forme se déploiera entre le concert de rock et la performance. L’idée est d’être seule en scène et d’agir sur tout. Le corps est autant le réceptacle du mot que la toile de projection de l’image. Le spectacle sera pris dans un son et images-lumières-vidéo travaillé sur un programme Final Cut. Un doigt appuie sur la touche play et un compte à rebours de 60 minutes commence.
L’univers graphique du spectacle sera inspiré de la peinture de Marc Rothko. Il mêlera la photo, les captations en direct (photo et vidéo), la vidéo, un travail graphique sur le lettrage. Le spectacle s'apparentera aussi bien à la performance qu'au théâtre. J'aime l'idée de performance au théâtre parce que c'est du théâtre avec une prise de risque extrême. Il y aura de nombreux échanges à travers la photo et la vidéo en complicité avec le public.
Une vie bouleversée, Journal d’Etty Hillesum, est un projet au delà d’un spectacle, c’est de l'art actif, dans le sens où c’est le partage d’une expérience (celle d’Etty) qui nous donne des clefs pour mieux vivre.
Bouleversant. Trés bon choix de textes d'Etty. Belle performance rendant toute la force du journal d'Etty.. Je vais relire Etty. Merci vraiment pour cette force donnée. Un seul regret: cinq représentation c'est bien court pour un cheminement du bouche à oreille. . J.Thegonnec
Puissance de la pensée d'Etty Hillesum d'une belle éternité et donc d'actualité. Mise en scène décapante et intelligente. Performance de l'actrice, Roxane Borgna. Une belle réflexion à ne pas manquer en ces temps de questionnement sur le sens et la beauté de la vie.
Pour 2 Notes
Bouleversant. Trés bon choix de textes d'Etty. Belle performance rendant toute la force du journal d'Etty.. Je vais relire Etty. Merci vraiment pour cette force donnée. Un seul regret: cinq représentation c'est bien court pour un cheminement du bouche à oreille. . J.Thegonnec
Puissance de la pensée d'Etty Hillesum d'une belle éternité et donc d'actualité. Mise en scène décapante et intelligente. Performance de l'actrice, Roxane Borgna. Une belle réflexion à ne pas manquer en ces temps de questionnement sur le sens et la beauté de la vie.
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.