Après Samedi détente, témoignage chanté et dansé du génocide rwandais, Dorothée Munyaneza a recueilli la parole de femmes violées en zone de conflit. Libérant le corps et la parole, elle cherche dans le chant, la danse et le récit un moyen de célébrer le courage de ces victimes qui ont refusé de sombrer.
Non désiré et superflu. Tels sont les deux sens du mot Unwanted, qui exprime autant le rejet des actes commis à l’encontre de ces femmes que le sentiment d’exclusion avec lequel elles doivent aujourd’hui vivre au quotidien. De ces témoignages, Dorothée Munyaneza tire une matière sonore, vivante, et constitue avec Holland Andrews un choeur de femmes dont les voix se mélangent, au son des expérimentations sonores d’Alain Mahé, son complice de toujours, qui puise jusque dans les entrailles de la musique un moyen de faire face à la souffrance.
Au milieu des chants, une voix va s’élever au-dessus des autres, raconter, avant de se fondre à nouveau dans le groupe. « Je veux faire entendre la parole des femmes de mon pays et d’ailleurs, celles dont le corps est ou a été un champ de bataille pour des hommes assoiffés de pouvoir et de violence sexuelle. »
Par la compagnie Kadidi.
106, rue Brancion 75015 Paris