Un huis-clos troublant sur la perte de mémoire individuelle et l'amnésie collective.
Intérieur nuit. Deux hommes dans un appartement. L’un n’arrive pas à fermer l’oeil. L’autre semble veiller sur lui. Les scènes se répètent, avec de légers changements. L’époque actuelle et celle de la Seconde Guerre mondiale se mélangent, jusqu’à frôler l’absurde. De manière récurrente, il est question d’un lapin, dans les conversations et dans les assiettes…
Pour sa première mise en scène, le comédien David Van de Woestyne a choisi un texte étonnant qui décrit sur un mode onirique une relation compliquée entre un père qui souffre de la maladie d’Alzheimer et son fils qui le soigne. À leurs côtés, une femme médecin bienveillante, homonyme de Kraepelin, psychiatre du xıxe siècle qui identifia la démence dégénérative.
Les clairs-obscurs de Yragaël Gervais et les nappes de musique électro-acoustique d’Uriel Barthélémi, plongent les personnages dans un univers mouvant et imprévisible. Sur scène, les identités se délitent – identité d’un vieil homme dont les souvenirs s’enfuient mais aussi identité d’une Europe à la mémoire chancelante. On retrouve l’univers troublant et envoûtant de la Compagnie Ka et l’on découvre le jeune auteur dramatique d'origine italienne Davide Carnevali, penseur critique de notre Europe actuelle et figure montante du théâtre européen.
Par la compagnie Ka.
73 rue Mouffetard 75005 Paris