La nuit, une bande d’adolescents « surfe » sur les trains de gare en gare, de tram en train. Une vie de héros... Confrontés à la mort violente de Fraggel « le plus grand », ils choisissent de la dissimuler au plus fragile du groupe. Ils lui racontent qu’il a changé de vie, qu’il est parti au… Venezuela, pays du soleil rêvé. Derrière des échanges parfois violents, se tissent progressivement une amitié et une solidarité entre chacun de ces écorchés vifs qui s’amusaient à regarder la mort en face.
A peine adolescents, les cinq personnages, jouant les héros pour tromper le vide de leurs vies, se montrent vite capables du pire (altercations, propos racistes) mais aussi du meilleur. Et c’est en questionnant cette contradiction que Patrice Douchet, metteur en scène, est allé chercher ce « meilleur » en compagnie des acteurs. Comment un drame, un mensonge, une mystification collective ou une illusion peuvent redonner sens à la vie d’une petite communauté de jeunes désœuvrés ?
Ce Venezuela, pays eldorado, cette invention est le produit d’une bouleversante naïveté et pourtant nous avons tous envie d’y croire avec eux. Si ce spectacle parle du danger, c'est celui de la bascule possible, par enchaînements successifs de la vie vers la mort, quand elle rôde dans les parages d’une jeunesse sans avenir.
Sur scène, une place signifiante est donnée par le travail chorégraphié du trop-plein d’énergie, celui que portent en eux les cinq adolescents tout juste sortis de l’enfance et qui passent leur temps à surfer sur les trains mais aussi sur les idées reçues. La mise en scène intègre gestes codifiés et street dance pour rester au plus près d’une vitalité essentielle à l’extrême efficacité de l’intrigue et du texte.
30, rue du Chevaleret 75013 Paris