S’il fallait trouver un point commun à toutes les propositions de Vincent Dupont, on pourrait dire, sans peur de trop se tromper : le son. Pas seulement parce que Vincent Dupont porte une attention minutieuse au travail sonore, mais parce qu’une des ambitions avouées de ses spectacles est donner à voir autant qu’à entendre, et peut-être encore plus à voir qu’à entendre, la façon dont les corps produisent à la fois des impressions visuelles et des images sonores. Hauts cris (miniatures), Incantus et Souffles ne déparent pas à la règle que s’est fixé Vincent Dupont, comédien et danseur pour d’autres (notamment Hubert Colas et Boris Charmatz) avant de devenir son propre homme de spectacles.
On ne dévoilera pas ici les mille et une inventions scéniques, gestuelles, sonores, qui font la beauté de ces spectacles et l’émerveillement du spectateur, car l’inattendu et la surprise sont une part essentielle de la poétique de Vincent Dupont. Mais on peut au moins donner un avant-goût des dispositifs à l’œuvre.
Dans Incantus, des capteurs nouent les gestes à la voix des performeurs. C’est à travers l’exploration des rapports entre voix, son et image que les trois corps présents sur le plateau vont apprendre à se libérer des automatismes contraignants pour trouver en eux la possibilité d’une autre présence : plus près de la transe, de l’incantation, de la joie. Plus verticaux qu’avant et donc plus résistants.
Il y a, on le voit, au moins un deuxième point commun aux spectacles de Vincent Dupont : ils s’amusent à distordre avec souvent violence et démesure les rapports et les perspectives pour nous offrir, à nous spectateurs, un autre point de vue sur les choses.
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