Réservé aux adultes.
Au fur et à mesure de la représentation, la température grimpera pour dépasser la barre des 30 °C. Armez-vous d’une bouteille d’eau et prévoyez des vêtements légers !
Micro à la main, Béatrice Dalle ordonne le face-à-face. Bottines de cuir, crinière noire d’actrice indomptable, elle dirige deux acrobates, l’un voltigeur, l’autre porteur. Injonctions d’une femme qui brûle de désir devant le duo d’hommes, portés et mains à mains. Les garçons, presque nus, dégoulinent de fatigue et de sueur. Ils se jettent l’un sur l’autre, se soulèvent, lâchent prise. Équilibres dangereux, brutalité des combats. C’est de sexe qu’il s’agit. Elle rugit : « Venez, je dis ! » Deux murs de projecteurs encadrent la scène. Lumières intenses. Au plateau, la température frôlera les cinquante degrés. Les miroirs, en fond de scène, semblent fondre. Expérience extrême, performance érotique, les corps ici doivent tenir malgré tout, jusqu’au bout.
De 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix à Chacun sa vie de Claude Lelouch, Béatrice Dalle a travaillé au cinéma avec Michael Haneke, Jim Jarmusch, Olivier Assayas, Abel Ferrara, Virginie Despentes ou Rupert Everett. Le dramaturge Ronan Chéneau compose un poème incandescent pour la voix de l’actrice, reine insoumise face aux deux danseurs mis à l’épreuve de la chaleur, de la sensualité, d’un soleil aveuglant. Directeur du Centre dramatique national de Rouen depuis 2013, David Bobée dirigeait récemment la comédienne dans une flamboyante Lucrèce Borgia de Victor Hugo. Scénographe, metteur en scène pour le cirque, l’opéra et le théâtre, il invente ici un dispositif inédit, machine d’une beauté brûlante, pour une mise à l’épreuve effective de l’acte théâtral et de ses acteurs.
« Sur une scène chauffée à 45 degrés, David Bobée met en scène Béatrice Dalle déclamant un rêve-poème érotique en compagnie de deux acrobates. Un court spectacle Ovni, troublant et prenant, où le spectateur finit en tee-shirt. » Philippe Chevilley, Les Echos
« Dans sa façon de suggérer les faits, mais d’asséner leur ardeur, le poème de Ronan Chéneau va comme un gant à la comédienne qui se délecte de ce substrat au pouvoir évocateur puissant. Bien que leurs interactions se limitent à quelques regards, perçants, elle forme, avec les deux acrobates, une unité qui chemine dans le même sens, celui d’une célébration des corps et du désir. » Vincent Bouquet, sceneweb, 21 décembre 2019
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