Philosophe de l’école stoïcienne, dramaturge et homme d’état romain, Lucius Annaeus Seneca est né à Cordoue entre 2 avant J.C. et 2 après J.C. Sénèque a une vingtaine d’année quand il tombe malade. Une asthénie générale, physique et morale, trahit en lui un refus du monde qui l’environne. Le stoïcisme le guérira et un long séjour en Egypte. Quand il revient à Rome, il reprend une carrière politique et devient, en 31, conseiller à la cour impériale de Caligula.
En 41, Messaline, qui vient d’épouser Claude, le fait condamner pour adultère avec Livilla, une des nièces de l’empereur. Il est exilé et doit partir pour la Corse où il restera 7 ans. Après la mort de Messaline et le mariage d’Agrippine, soeur de Livilla, avec Claude, Sénèque est rappelé à Rome. En 49, il devient l’homme de confiance de l’impératrice et le précepteur du jeune Néron. En 54, Agrippine fait empoisonner Claude. Sénèque est utilisé pour rassurer l’opinion sénatoriale et fabriquer une bonne image de marque de Néron comme empereur républicain. Néron a 17 ans. Sénèque etBurrus détiennent le pouvoir à l’ombre d’Agrippine. En 58, Néron fait assassiner sa mère . Sénèque lui-même ne restera plus longtemps au pouvoir, il prend, 3 ans plus tard, une retraite volontaire. C’est sa période de grande production littéraire. En 65, il est compromis dans la conjuration de Pison.Néron lui envoie l’ordre de se tuer. Le vieux philosophe cherche à mourir comme Socrate, après qu’on lui ait lu le Phédon. La cigüe ne produit pas soneffet. Il ordonne qu’on lui ouvre les veines et doit prendre ensuite un bain chaud pour mourir.

Sénèque expose ses conceptions philosophiques dans des traités comme De la colère, De la brièveté de la vie et surtout dans les Lettres à Lucilius. Neuf de ses tragédies sont parvenues jusqu’à nous : Phèdre, Médée, Hercule furieux, Hercule sur l’OEta, OEdipe, Les Phéniciennes, Thyeste ,Les Troyennes, Agamemnon. Sénèque a nourri tout le théâtre anglais, le théâtre espagnol et le théâtre français du XVIème et XVIIème siècle. Il a inspiré aussi bien Shakespeareque Garnier, Corneille et Racine.

Antonin Artaud voit en lui le plus grand auteur tragique de l’histoire : “Je pleure en lisant son théâtre d’inspiré, et j’y sens sous le verbe des syllabes crépiter de la plus atroce manière le bouillonnement des forces du chaos.”