Antonio Gadès (1936-2004)
Antonio Esteve Ródenas est né à Elda, province d’Alicante, en 1936.
C’est Pilar López qui l’a baptisé Antonio Gadès quand il est entré dans sa compagnie, en 1952, à l’âge de seize ans. Entré comme membre du corps de ballet, il en est sorti premier danseur.
Gadès a déclaré à maintes occasions qu’il était surtout reconnaissant à Pilar de lui avoir enseigné, au-delà de l’esthétique, l’éthique de la danse. Pilar dit de celui qui fut son disciple : « Très sensible, très cultivé, très anxieux. Son tempérament inquiet ne joue pas toujours en sa faveur. Il cherche, il cherche sans cesse. C’est plus qu’un danseur, c’est un artiste. » Antonio Gadès, lui, ne se considère pas comme un artiste mais comme un simple travailleur de la culture.
Vers le milieu des années 60, Gadès a monté sa première œuvre novatrice, le Don Juan d’Alfredo Mañas, auquel a collaboré le chorégraphe José Granero, qui venait d’arriver en Espagne. Commentaire de l’auteur : « C’est Antonio Gadès qui a révolutionné la façon de danser le flamenco des hommes mais aussi leur conception de la danse. Avec ce Don Juan, on a travaillé sur de nouvelles formes, cherché de nouvelles tendances. »
Une fois à la tête de sa propre compagnie, le danseur crée son œuvre maîtresse. Dont deux chef-d’œuvres qui ont connu un succès inédit au théâtre et au cinéma et que le talent de Carlos Saura a fait connaître au monde entier : Noces de sang et L’Amour sorcier.
Caballero Bonald, écrivain : « Le flamenco d’Antonio Gadès, c’est l’approfondissement d’un rite populaire. Pas un mouvement, pas un geste qui ne soit lié à cette ancestrale démarche de l’homme. Gadès est à la fois l’interprète d’un art qu’il a reçu en héritage et le protagoniste d’une histoire qui s’inspire de son vécu. Il exprime à travers le rite de la danse le récit de sa vie passionnée. Quand Gadès danse, on a l’impression qu’il s’explique virtuellement à lui-même, qu’il raconte dans une magnifique synthèse gestuelle le bouillonnement d’idées qui circulent en lui. […] Il a créé ou recréé d’authentiques ballets nationaux, à la chorégraphie splendide, épurée de toute emphase théâtrale, de clinquant. Aucun danseur espagnol n’a su comme lui concilier un héritage artistique typiquement ibérique et un sens esthétique de la danse décidément universel. La puissance stylistique de Gadès, c’est l’héritage à la fois du peuple andalou et de l’expressionnisme du ballet européen. Une alliance exemplaire de tradition populaire et de culture. […] Le principal enseignement artistique de Gadès c’est sans doute d’avoir su intégrer à la délicatesse expressive de la danse académique la furie tragique du flamenco. Il a su concilier l’élégance du geste et les ports de bras de la danse classique à la frénésie communicative de la danse gitano-andalouse. Dans cette fusion des éléments du folklore andalou et du ballet, le plus universel de nos danseurs se révèle le plus espagnol de nos danseurs de flamenco. »
Décédé le 20 juillet 2004 à l’âge de 67 ans, il avait déclaré en 1996 : « Je ne vais pas battre retraite. Je m’en irai comme je suis venu, comme le vent. Quand mon heure aura sonné, par sélection naturelle, quand je serai prêt. »
Salle Pleyel, Paris
La compagnie Antonio Gades revient en France en mars 2025 avec son mythique spectacle Carmen. 20 après la mort du chorégraphe emblématique de la culture espagnole, la Fondation Gades perpétue son héritage au plus haut niveau et continue à se produire dans le monde entier.
Casino de Paris, Paris
Palais des Congrès, Paris
Théâtre de Saint-Maur, Saint-Maur-des-Fossés
Chaillot - Théâtre national de la Danse, Paris
La compagnie Antonio Gades revient en France en mars 2025 avec son mythique spectacle Carmen. 20 après la mort du chorégraphe emblématique de la culture espagnole, la Fondation Gades perpétue son héritage au plus haut niveau et continue à se produire dans le monde entier.