Le parcours de Jacques Higelin est à la fois atypique et exemplaire. Dans un métier qui maintenant fait la part belle au disque, Higelin est en effet l'un des derniers à avoir construit son succès sur le spectacle. Alors que ses chansons étaient peu jouées dans les médias, notamment pour des raisons politiques (années 70), Higelin triomphait chaque soir dans de petites salles qui, mises bout à bout, finirent par constituer un public considérable. Le succès discographique vint bien plus tard. Ce qui permet à Jacques Higelin de garder un rare recul par rapport au show-biz, et de tenter toujours de nouvelles expériences sans redouter (hantise des producteurs phonographiques !) de brouiller son image.
Se sentant plus intéressé par l'univers du spectacle que par les études, Jacques quitte l'école à 14 ans. Il commence par travailler quelques temps avec un cascadeur. De petits engagements en contrats plus importants, il se retrouve dans une comédie musicale, Nouvelle Orléans, aux côtés du jazzman américain, Sidney Bechet. Il apparaît dans de nombreux petits rôles au cinéma. C'est à ce moment-là, qu'il rencontre Henri Crolla, guitariste d'origine napolitaine et compositeur pour Yves Montand ou Edith Piaf. Avec lui, il apprend la guitare et parallèlement, se met au piano et à la clarinette.
Au début des années 60, il s'inscrit aux cours d'art dramatique de René Simon. Elève brillant, il reçoit le prix François Périer. La chanson est à cette époque au second plan.
En 1961, Jacques Higelin, part faire son service militaire. Après l'Allemagne où il se forme au piano jazz grâce à des groupes locaux, il part en Algérie pour six mois. Il y rencontre Areski Belkacem, musicien algérien, avec qui il se lie d'une amitié très forte. Là-bas, il continue de pratiquer son métier en animant les soirées et les bals des officiers.
A son retour en 63, Higelin reprend le cinéma (Bébert et l'omnibus d'Yves Robert) et le théâtre. Il commence à diversifier son travail et passe d'un théâtre très classique (Musset) à des créations plus expérimentales. C'est ainsi qu'il rencontre la troupe de Marc'O et se lie avec des comédiens comme Bulle Ogier ou Jean-Pierre Kalfon. Il se tourne également vers le café-théâtre, formule plus informelle, plus novatrice et souvent révélatrice de jeunes talents. Entre chanson et comédie, le café-théâtre permet à Higelin de s'épanouir sur scène. Il accompagne Georges Moustaki, chante Boris Vian aux Trois Baudets. Puis fin 64, à la Vieille Grille, il participe à des spectacles délirants (Mélancaustique, Maman j'ai peur) avec le comédien Rufus, et surtout Brigitte Fontaine, artiste fantasque et imprévisible. Entre leurs deux folies, s'installe une amitié profonde et une collaboration artistique étincelante.
En 1965, l'audacieux directeur artistique et producteur Jacques Canetti, remarque le duo, et leur donne l'occasion d'enregistrer deux disques coup sur coup : Douze chansons d'avant le déluge, puis Quinze chansons d'avant le déluge, albums dans lesquels ils revisitent le répertoire de Boris Vian. Sans abandonner le théâtre et le cinéma, Higelin se tourne de plus en plus vers la chanson. Révolté et idéaliste, il se lance dans un répertoire plus politique avec Catherine Ribeiro et François Béranger. Lors des événements de mai 1968 (révolte étudiante, grève générale), il trouve une plate-forme de liberté pour renouveler son inspiration. Il refuse de répondre aux médias officiels et devient la coqueluche des étudiants. Toujours prêt à se rebeller contre les institutions et le système, il impose l'image d'un personnage épris de liberté.
A cette époque, Higelin retrouve son ami Areski. Ce dernier devient le compagnon de Brigitte Fontaine, et tous trois, ils rejoignent le tout jeune label Saravah. Laboratoire musical prêt à offrir un terrain de création à des artistes de tous horizons et de toutes origines, Saravah est créé par Pierre Barouh, compositeur de la célébrissime chanson du film de Claude Lelouch, Un Homme et une femme. C'est en 1969 avec Areski qu'Higelin enregistre son premier album sur ce label. Il trouve là l'occasion de donner libre cours à son talent de compositeur.
En cette fin des années 60, les lieux et les initiatives de création sont innombrables. Au théâtre du Vieux Colombier, Higelin participe souvent à des concerts " happening " . On le voit aussi improviser avec les musiciens de l'Art Ensemble de Chicago ou avec les groupes Wild Angels ou Pretty Things. Enfin, avec Fontaine et Areski, il joue la pièce Niok au petit théâtre du Lucernaire.
Pour fêter l'élection du nouveau Président de la République François Mitterrand en mai 1981, Higelin donne un concert avec le groupe Téléphone en plein Paris, place de la République. En 1982, les tournées et spectacles continuent intensément. Il s'installe huit semaines au Cirque d'Hiver où il crée Jacques Joseph Victor dort, spectacle entre théâtre et chant. En 1883, Au Trocadéro à Paris, face à la Tour Eiffel, il se lance dans un spectacle mêlant jazz et cirque, Corde raide et piano volant, au cours duquel un funambule enjambe l'esplanade. On le voit également, aux côtés du jazzman Luther Allison à Paris ou de la chanteuse québécoise Diane Dufresne à Montréal, lors d'un show aussi fou et poétique que ceux du chanteur.
En 2008 il est en concert avec son dernier album : Amor doloroso. Il est mort le 6 avril 2018 à Paris.
1971 Jacques " Crabouif " Higelin
1974 BBH 75
1976 Irradié
1976 Alertez les bébés
1977 No man's land
1979 Champagne pour tout le monde Caviar pour les autres
1982 Higelin 82
1983 Pierre et le Loup de Prokofiev avec l'Orchestre national d'Israël dirigé par Zubin Meht
1985 Ai
1987 Lettres d'amour d'un soldat de vingt ans
1988 Tombé du ciel
1994 Aux Héros de la voltige
1997 Paradis Païen
1972 Elle court, elle court la banlieue, réal.Gérard Pirès
1993 Un Homme à la mer, réal. Jacques Doillon
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Essaïon, Paris
Un spectacle de reprises d’un tas de mecs qui s’appellent Jacques. De Prévert à Dutronc, Higelin, Demy... mais pas seulement ! Les deux comédiens et mutli-instrumentistes revisitent avec délectation le patrimoine de la chanson française.
Essaïon, Paris
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Trianon, Paris
Rutebeuf, Clichy La Garenne
Espace culturel Boris Vian aux Ulis, Les Ulis
Théâtre du Casino d'Enghien, Enghien-les-Bains
Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN , Sartrouville
Espace culturel André Malraux au Kremlin-Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre
Maison de la Culture et des Loisirs à Gauchy, Gauchy
Théâtre des Sources, Fontenay-aux-Roses