(1889-1963)
« Prince frivole » comme il aimait à se faire appeler dans sa jeunesse, Jean Cocteau naît en 1889 dans une famille bourgeoise, à Maisons-Laffitte. Il a neuf ans lorsque son père se suicide. Sortant du lycée Condorcet, il publie très tôt ses premiers poèmes et fréquente dans les salons les artistes en vogue : Marcel Proust, les Daudet, Anna de Noailles, Marie Laurencin, Diaghilev et ses Ballets russes pour lesquels il écrit Parade, dont Satie compose la musique et Picasso peint les décors. L’oeuvre marque le début du mouvement « surréaliste ».
Sa participation à la guerre en tant qu’ambulancier le lie d’amitié avec Apollinaire. Dès 1920, Cocteau se livre à une intense activité artistique, rassemble le Groupe des Six, confrérie musicale dont font partie Darius Milhaud, Honegger, Poulenc…, lance Le Boeuf sur le toit, cabaret illustre où se réunit le Tout-Paris, découvre et révèle Raymond Radiguet.
Son oeuvre est protéiforme, s’adaptant aux hasards des rencontres et aux sursauts du progrès. Son écriture s’essaie à tous les genres avec toujours pour maître mot la poésie : romans, pièces de théâtre, films qui comptent parmi les chefs-d’oeuvre du cinéma. Il s’inspire de ses interprètes pour leur composer des rôles : Jean Marais, son amant, Édith Piaf sa chère amie, qui meurt un jour avant lui. Ses dessins, ses peintures, sa personnalité alliant à une élégance légendaire une légèreté grave et un mystère inspiré font de lui l’une des figures emblématiques du XXe siècle des deux guerres. Sa grande liberté d’esprit et son originalité qui le rendent inclassable ne l’empêchent pas d’entrer à l’Académie française en 1955. Il meurt en 1963, à Milly la Forêt, où il est enterré.
Homme de spectacle complet, Jean Cocteau a composé des pièces très différentes les unes des autres, pleine d’originalité et d’une intense poésie scénique.
Lié avec les avant-gardes artistiques de son temps, Jean Cocteau commence par écrire des arguments de ballet (Les Mariés de la Tour Eiffel présenté par les Ballets suédois, musique de Milhaud, en 1921) et des livrets d’opéra (Œdipus Rex, de Stravinski, 1925-1927). Son théâtre emprunte à des genres variés. Il traduit ou adapte des pièces et des mythes antiques (Antigone, 1921 ; Orphée, 1926 ; La Machine infernale, 1932). La diversité de sa production dramatique correspond à son goût pour les expériences nouvelles.
Il revient au drame bourgeois à la façon de Bataille dans Les Parents terribles (1938) et donne un nouvel élan au drame romantique grâce à L’Aigle à Deux têtes interprété par Jean Marais et Edwige Feuillère en 1946. Soucieux de substituer une poésie de théâtre à la poésie au théâtre, il surveille décors, costumes, éclairage, mise en scène, inventant des images surprenantes et poussant les acteurs au-delà d’eux-mêmes. L’important, pour Cocteau, c’est de ne pas se laisser imposer un modèle. Avec son langage sec, crépitant et concis, la dramaturgie de Cocteau multiplie les tentatives pour suggérer l’invisible.
Extraits du Dictionnaire encyclopédique du théâtre, ss.dir de Michel Corvin, Paris, Ed Larousse.
« Le théâtre français fait peu de cas du surnaturel, encore moins d’un mélange de réel et d’irréel dont se délecte le théâtre anglais. Shakespeare, Shaw… pour ne nommer que ces deux-là, on sait comment ils mènent le réel jusqu’à l’irréel, par la passerelle de l’humour. Il est impossible de ne les point nommer, quand il s’agit de Cocteau ». Colette, Extraits de La Jumelle noire, 1934.
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Théâtre de Poche-Montparnasse, Paris
En disant les mots de Cocteau, Vian, Mouloudji, Queneau, Trenet… Myriam Boyer traverse les chansons qui jalonnent l’existence. Elle les joue en un grand monologue passionné, une déclaration d’amour au théâtre et à la vie.
Théâtre de Poche-Montparnasse, Paris
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Théâtre de l'Atelier, Paris
Après Les Parents Terribles, Christophe Perton prolonge l’exploration de l’oeuvre de Jean Cocteau en imaginant cette tragi-comédie musicale aux sonorités pop sur le thème des amours toxiques. Avec Romane Bohringer et Tristan Sagon.
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Une version poignante et énergique de la pièce mythique de Jean Cocteau, portée par un trio exceptionnel formé par Muriel Mayette-Holtz, Charles Berling et Maria de Medeiros. Entre vaudeville et tragédie : détonant !
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Une réécriture contemporaine du conte dans une atmosphère musicale électro-gothique.
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Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris
Théâtre du Nord-Ouest, Paris
La Divine Comédie, Paris