Ecrivain français, Louis Calaferte est né à Turin, le 14 juillet 1928. Sa famille vit à Lyon dans des conditions difficiles. A treize ans et demi, après l’obtention d’un certificat d’études primaires, il entre comme garçon de courses dans une entreprise textile, puis comme manœuvre dans une usine de piles électriques.
Il commence néanmoins à lire beaucoup et entreprend la rédaction de nombreuses pièces de théâtre, volant du papier dans les bureaux et se dissimulant pour pouvoir écrire. Il quitte ensuite l’usine et entre comme apprenti-dessinateur dans un cabinet de dessins sur soieries. Il n’a plus qu’un seul désir : écrire pour le théâtre et jouer la comédie.
A la Libération, il constitue une troupe théâtrale, qui répète chaque soir, mais ne jouera jamais, et, en janvier 1947, décide de partir pour Paris tenter sa chance. Il n’y connaît personne, et ne dispose d’aucune ressource. C’est alors l’apprentissage de la misère et d’une effrayante solitude.
Il s’inscrit au cours dramatique du théâtre du Vieux-Colombier duquel il sera bientôt exclu, faute de pouvoir payer ses cours. Dans ce même théâtre, il figure un garde dans une mise en scène de Britannicus. Il continue à écrire - pièces et nouvelles - et soumet enfin le manuscrit de son premier livre, Requiem des Innocents, à Joseph Kessel qui, intéressé, en fait aussitôt terminer la dactylographie, l’aide à en retravailler la construction et le présente lui-même aux éditions Julliard. Publié en 1952, l’ouvrage connaît un rapide succès.
Fuyant la vie mondaine et parisienne des milieux littéraires qui s’ouvre brusquement à lui, Louis Calaferte quitte Paris, et retourne vivre à Lyon. Paraît l’année suivante Partage des vivants, auquel la presse fait un accueil enthousiaste. Bataille au prix Fémina, mais malgré treize tours de scrutin, le prix ne lui est pas attribué. A la proclamation des résultats, à l’unanimité, les journalistes lui décernent, pour la première et dernière fois, le prix « homina ».
En 1956, Louis Calaferte s’installe à Mornant, village des Monts du Lyonnais, où il demeurera jusqu’en 1969. Dans cette retraite, tout en menant parallèlement, jusqu’en 1974, pour assurer son existence, une activité de producteur-animateur à la radio lyonnaise, ensuite à l’O.R.T.F, puis à F.R.3, il entreprend l’écriture de Septentrion, qui lui demandera cinq années. Publié en 1963, l’ouvrage est immédiatement censuré et interdit de vente - il ne reparaîtra que vingt-et-un ans plus tard, à l’instigation de Gérard Bourgadier, alors directeur des éditions Denoël où, depuis 1968, Louis Calaferte publie régulièrement.
Par ailleurs, dès la même époque, il commence, avec passion, à peindre et à fabriquer des «objets poétiques», se partageant désormais, de façon presque égale, entre peinture et littérature.
En 1972, Jean-Pierre Miquel met en scène Chez les Titch, au Théâtre du Petit-Odéon, avec les Comédiens-Français. Création qui sera suivie de plusieurs autres, à Paris, et au Centre Dramatique National de Reims. A leur tour, quelques années plus tard, Victor Viala, metteur en scène, et Sylvie Fabre, comédienne, travaillent ensemble sur le théâtre de Louis Calaferte. Opéra Bleu, donné en décembre 1993, sera l’ultime création faite du vivant de l’auteur.
En 1985, Louis Calaferte quitte Lyon pour Blaisy-Bas, village de Bourgogne, où il passera les dernières années de sa vie.
Son œuvre comprend une centaine de titres : récits, poèmes, essais, carnets et pièces de théâtre.
Il reçoit, en 1978, le prix Ibsen pour sa pièce Les Miettes, en 1984, le Grand Prix de la Ville de Paris pour l’ensemble de son œuvre dramatique, et en 1992, le Grand Prix National des Lettres.
Louis Calaferte est décédé le 2 mai 1994, à Dijon.
" Bien entendu, je ne suis ni celui-ci, ni celui-là, ni un autre, ni comme ça, ni autrement, ni tout à fait différent, ni ce que vous croyez, ni ce que je pense, ni ce mensonge, ni ce qu’on suppose, ni ce que je laisse voir, ni ce que je prétends, ni ce que j’invente, ni ce qu’on dit, ni ce que j’approuve, ni ce qui m’est défendu, ni ce que je rêve, ni rien de tout cela. Je suis tel que je suis. " Louis Calaferte
" Il a écrit pour vous. Pour vous tous. Parce qu’il est venu au monde avec le besoin de vider son sac périodiquement. " Louis Calaferte, in Septentrion
" Mais qui aurait pu prévoir que je serais un jour au programme, cueillant les sifflets, les rires et les bravos, car j’ai oublié de dire que mes prédispositions naturelles me pousseraient plutôt vers les pirouettes du clown, gueule enfarinée, plâtrée de mensonges rouges livides, et toujours volontaire pour les coups de pieds au cul. " Louis Calaferte, in Septentrion
" Lisez les avis, les affiches, lisez les pancartes émaillées ou les papiers froissés dans les corbeilles, lisez par dessus l’épaule du voisin, mais lisez ! " Louis Calaferte, in Septentrion
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