Difficile de parler de la démarche artistique de Yannick Jaulin sans évoquer d’abord l’homme sur scène. L’homme de scène. Car c’est sur les planches – celles, auréolées de gloire des Bouffes du Nord ou du théâtre de Chaillot mais aussi celles plus obscures des petites salles de la « France profonde » – que Yannick Jaulin se donne pleinement. Il y est tout entier, généreux et exigeant, à la fois drôle et torturé.
Travaillé par sa langue natale, le parlhange, patois de la Vendée d’où il est issu, Yannick Jaulin questionne son humanité : ses racines, ses doutes, ses peurs. Autant d’interrogations qui sont aussi les nôtres et qui nous touchent, nous spectateurs de l’ombre. Pour Yannick Jaulin, « la scène est l’endroit où je suis à ma vraie place ». Et c’est vrai que depuis J’ai pas fermé l’œil de la nuit, créé en 2000 et Menteur, né trois ans plus tard, le petit belou timide du fond de la Vendée qu’il fut naguère a su s’imposer sur la scène théâtrale française.
Son parcours atypique – l’homme s’est construit son propre chemin jusqu’à la scène – se double d’une démarche originale. Acteur protéiforme, Yannick Jaulin est sans cesse en train d’explorer de nouvelles formes artistiques et théâtrales. « Loin des formes traditionnelles et pourtant obsédé par la réécriture des mythes, des contes et leur replacement dans nos quotidiens, je cherche un lieu commun pour trouver un possible frémissement collectif. J’aimerais me définir comme faisant un théâtre de l’humanité. » Ce désir passe par la confrontation d’expériences singulières autour de la parole en croisant le fer avec des psychanalystes, sociologues, musiciens, rappeurs, etc.
Avec Terrien, créé en 2007 et en tournée actuellement, il signe son spectacle le plus abouti et le plus complexe. C’est aussi le plus intime, puisque l’auteur y raconte un fragment de sa propre vie : celle d’un homme tellement fasciné par les histoires qu’il se fait « avoir » par l’une d’elles. « Terrien dans sa petite histoire est une auto-fiction. Ça parle de moi, de mon enfance et du chemin parcouru jusqu’à un aveuglement, ou plutôt jusqu’à une révélation. La révélation après l’aveuglement. » L’artiste s’y met à nu, transcendé par la dramaturgie percutante de l’homme de théâtre Wajdi Mouawad, complice d’écriture depuis J’ai pas fermé l’œil de la nuit. Ce dernier lui a offert un très beau rôle dans son dernier spectacle « Forêts », troisième volet d’une série sur la transmission et l’héritage qui fait le tour du monde depuis 2007 et dans lequel Yannick Jaulin incarne Albert, un gentil utopiste qui va progressivement se transformer en véritable tyran.
Homme de scène, Yannick Jaulin n’en reste pas moins conteur dans l’âme. « Suis-je un conteur, un diseur, un acteur ? Je pourrais me définir comme un acteur qui fait des histoires mais au croisement de l’auteur et de l’acteur que je suis, que trouve-t-on sinon le conteur ? » A propos de Terrien, il explique ne s’être jamais senti « aussi conteur que dans ce spectacle, dans ma manière d’être avec le public. » Car sur scène, Yannick Jaulin n’oublie jamais la présence des spectateurs. « J’ai besoin de les sentir devant moi, de leur parler, de les voir. » Il est attentif à leurs rires mais aussi à leur silence. « La profondeur des silences me chavire ». Yannick Jaulin est aux antipodes de l’artiste dans sa tour d’ivoire. Chaque étape de la fabrication de ses spectacles est testée par un public. Jaulin est dans l’échange, l’interactivité. Pour avancer, il doit partager, s’ouvrir au monde, se confronter aux regards.
H. Perraudeau
Théâtre Dunois, Paris
Un quintette composé de bidouilleurs d’instruments et de chanteuses polyglottes nous convie à une aventure musicale multicolore inspirée des légendes célèbres comme Näcken et son violon endiablé ou Ulysse et ses sirènes maléfiques. À partir de 8 ans
Théâtre Jean Vilar à Vitry-sur-Seine, Vitry sur Seine
Yannick Jaulin raconte son pays [la Vendée] et sa langue [le parlange] pour mieux dessiner le monde qui nous entoure. Voilà ce qu’il y a de formidable avec les conteurs, ils savent l’importance des racines, de la mémoire, du temps qui passe et qui court. Dès 14 ans.
Théâtre des Bergeries, Noisy-le-Sec
Tartuffe est la pièce de Molière la plus engagée politiquement. Pourtant, la version de 1664, restituée par Georges Forestier, ne comportait que trois actes et fut interdite sous la pression de l’Église. Qu’est-ce qui dérangea autant ? Dès 12 ans.
Cour du Château Sainte-Barbe, Fontenay-aux-Roses
Tartuffe est la pièce de Molière la plus engagée politiquement. Pourtant, la version de 1664, restituée par Georges Forestier, ne comportait que trois actes et fut interdite sous la pression de l’Église. Qu’est-ce qui dérangea autant ? Dès 12 ans.
Théâtre des Sources, Fontenay-aux-Roses
Yannick Jaulin raconte son pays [la Vendée] et sa langue [le parlange] pour mieux dessiner le monde qui nous entoure. Voilà ce qu’il y a de formidable avec les conteurs, ils savent l’importance des racines, de la mémoire, du temps qui passe et qui court. Dès 14 ans.
Théâtre Antoine Watteau, Nogent-sur-Marne
Yannick Jaulin raconte son pays [la Vendée] et sa langue [le parlange] pour mieux dessiner le monde qui nous entoure. Voilà ce qu’il y a de formidable avec les conteurs, ils savent l’importance des racines, de la mémoire, du temps qui passe et qui court. Dès 14 ans.
Bouffes du Nord, Paris
Yannick Jaulin raconte son pays [la Vendée] et sa langue [le parlange] pour mieux dessiner le monde qui nous entoure. Voilà ce qu’il y a de formidable avec les conteurs, ils savent l’importance des racines, de la mémoire, du temps qui passe et qui court. Dès 14 ans.
Bouffes du Nord, Paris
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Montigny-le-Bretonneux
Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN , Sartrouville
Bouffes du Nord, Paris