Originaire de la côte ouest, Merce Cunningham intègre la Cornish School de Seattle en section théâtre puis il choisit de se former en danse auprès de Bonnie Bird. Il rencontre alors John Cage et leur association de plus de un demi siècle, nourrie de M. Duchamp, James Joyce et de zen, influence radicalement les arts vivants.
De 1939 à 1945, il se produit avec M. Graham. Outre ses solos, il chorégraphie des pièces de groupes pour divers interprètes jusqu’à la fondation de sa compagnie en 1953, qui effectue sa première tournée mondiale en France en 1964 et en Autriche. Auteur de plus de 150 œuvres présentées dans le monde entier, parfois intégrées au répertoire d’autres compagnies.
Dans les années 40, il crée avec Cage des œuvres qualifiées de dadaïstes, à partir de structures rythmiques communes à la danse et à la musique. Il commence ensuite à utiliser les procédés aléatoires (Yijing [Livre des Mutations]) pour déterminer les éléments et l’organisation de sa chorégraphie (directions, déplacements, parties du corps en mouvements, …). Dorénavant, danse et musique coïncideront simplement dans le temps et l’espace et très rares seront les cas où la musique préexistera à la danse (Septet, 1953). A partir des années 70, Cunningham aborde la vidéo et le cinéma avec des réalisateurs attitrés (Elliot Caplan, Ch. Atlas). Dans les années 1990, il se saisit de l’ordinateur pour trouver des mouvements et des enchaînements inconcevables autrement, notamment dans Windows (1995).
1948 Untitled Solo
1951 16 Danses pour soliste et compagnie de trois
1956 Suite for Five
1956 Changelings
1958 Summer Space
1958 Antic Meet
1960 Crises
1968 RainForest
1968 Walkaround Time
1970 Second Hand sur une musique de John Cage
1970 Objects
1973 Un jour ou deux
1976 Squaregame sur musique de Takehisa Kosugi (en)
1980 Duets
1982 Quartet
1983 Roaratorio sur une musique de John Cage
1988 Changing Steps et Five Stone Wind
1991 Beach Birds
1993 CRWDSPCR sur une musique de John King
1997 Scenario avec des costumes de Rei Kawakubo
1998 Hand Drawn Spaces
1998 Pond Way avec des décors de Roy Lichtenstein et sur une musique de Brian Eno
1999 Biped
2000 Interscape avec des décors et des costumes de Robert Rauschenberg
2003 Split Sides
2005 Views on Stage
2006 EyeSpace
2007 Xover
2009 Nearly Ninety
Cunningham a élaboré sur lui-même la technique qui convient à son emploi de l’aléatoire et à son appétit de liberté : libérant les membres et le torse en axant le mouvement sur la colonne vertébrale, elle favorise la virtuosité et la vélocité. Dispensée par lui-même et les danseurs de la compagnie dans ses studios successifs à New York, puis transmise à travers le monde, elle devient bientôt une référence dans la formation en danse contemporaine.
Son œuvre, indissociable de son travail avec Cage, marque une rupture radicale avec le ballet classique et la modern dance dont il rejette les codes. Il bannit toute expressivité du chorégraphe ou de l’interprète : « S’il y a un désir d’expression personnelle, la psychanalyse est le domaine qui convient ». Se référant fréquemment à la circulation des oiseaux ou des piétons, il est le premier à utiliser des gestes de tous les jours comme mouvement pur (Excerpts from Symphonie pour un homme seul, 1952) et si, pour lui, « N’importe quel mouvement peut être de la danse », l’aléatoire en propose d’inimaginables.
Ni le beau ni l’émotion ne sont à inventer : il suffit de les laisser émerger. Cunningham continue à se produire jusqu’à plus de soixante dix ans, malgré les atteintes de l’arthrose, donnant par la même à ses chorégraphies toute leur dimension poétique et cocasse, humaine et grandiose. Sources : Dictionnaire de la Danse – Denise Luccioni
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Le Centquatre (104), Paris
MC93, Bobigny
Théâtre du Châtelet, Paris
Chaillot - Théâtre national de la Danse, Paris
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Opéra Garnier, Paris
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