Résumé
Extrait
Les raisons d’Adèle ?
Notes de mise en scène
Presse
Adèle a cent ans et des poussières mais n'est pas pressée de mourir. Elle entraîne les membres de sa famille, réunis autour d’elle, en un tourbillon d’histoires, de rires et de chansons. Toute une vie pour comprendre que l'amour aide à vivre. Adèle est une grande amoureuse. Adèle ne mourra jamais.
Histoire de famille qui balaye le siècle en un joyeux désordre. Histoires d’amour, cocasses ou cruelles. Histoire de troupe : huit comédiens et musiciens qui nous font voyager entre humour et émotion.
Musique originale de Jean Bellorini, interprétée par Anne Didon et Romain Lemire.
"Je m’appelle Adèle veuve Lanternet. Lanternet avec un « t » J’ai passé cent ans voilà un bout de temps. Après, j’ai arrêté de compter. J’ai encore deux molaires d’origine. Là, tout au fond. Je ne m’en sers que dans les grandes occasions.
Autour de la Saint-Valentin, par là, ça ne manque pas, j’ai le genoux qui couine. La montée de sève. Dès que le printemps est là, je trottine. Mon cœur, une vraie pendule, il sonne un coup bien fort tous les quarts d’heure. Le reste, c’est de la bonne mécanique, ça circule bien, jamais de bouchon.
Je ne bois que du vin. Du bon. Le Côte Rôtie, c’est mon préféré. Un petit verre chaque soir, je fais des rêves en couleur. Sur l’étagère, là, juste au-dessus de mon lit, il y a maman. Très jeune, il lui est venu trois petits plis sur le menton, à force de s’empêcher de sourire. Elle a fini plus sèche qu’une noix. Pauvre papa !... Avec maman, je dors tranquille, elle fait fuir les mauvais esprits. « L’amour, ça sert qu’à salir les draps », elle répétait. Moi, j’ai fait l’amour partout."
Adèle a passé cent ans – un âge de raison – voilà un bout de temps. Sa famille, réunie autour d’elle, pense, non sans fondement, que sa fin est proche. Mais que savent-ils d’Adèle ? Ils savent une très vieille dame un peu originale qui s’obstine à porter une robe rouge. Ils savent une grande maison où elle a voulu vivre seule. Ils savent sa fierté. Ils devinent ses souffrances – deux guerres et des poussières. Ils sont d’un monde – le nôtre – qui apprend beaucoup et oublie très vite.
Est-ce la raison qui pousse Adèle à leur dévoiler sa vie, en quelques morceaux choisis, et de ce fait, à retarder l’heure du trépas ? Est-ce parce que décidément elle trouve qu’il n’est pas raisonnable de mourir alors que l’on peut encore boire du vin chaud avec de la cannelle et y tremper un canard ? Ou bien est-ce parce que les fantômes de ses amours, auxquels elle redonne vie, ne sont pas pressés de reprendre place, pour un petit tour d’éternité, dans le cadre étroit des photographies accrochées aux murs ?
Pour toutes ces raisons, sans doute. Et encore d’autres, qui ne sont ni bonnes ni mauvaises, mais qui sont à elle, qui tiennent à des détails sans importance pour nous… Une brindille de foin, le soleil dans les yeux de Rodolphe, un verre de Côte Rôtie, un air de tango, la statue de Clermont-Ferrand, un petit mot laissé sur la table de la cuisine, le boudin aux cerises qu’elle a goûté « pas plus haute que ça »… Des petits riens, en somme, des petits tout, qui font son tout. Qui font nos vies.
Une chose est sûre, c’est qu’elle n’agit pas par calcul. Adèle est une instinctive. « Si tu veux avancer droit », lui dira Julio, « accroche ta charrue à une étoile ». Adèle a une bonne étoile. Elle l’a suivie. Sa route aura été plutôt sinueuse, mais elle a fait une grande découverte : aimer – et, si possible, être aimé – aide à vivre. Adèle est une grande amoureuse. Des hommes, de la vie. Adèle ne mourra jamais.
La construction d’Adèle a ses raisons est d’ordre musical. Chœurs, solos, scènes dialoguées, chansons - chaque moment ayant son propre tempo, ses exigences. Le travail portera donc d’abord sur le rythme et sur l’accord des voix. La musique elle-même, jouée en direct - bandonéon, piano, accordéon diatonique - sera très présente. Je voudrais que l’on ne s’installe jamais, que la représentation se déroule dans une atmosphère de joyeux – et apparent - désordre.
Adèle… est une pièce facétieuse, une pièce à tiroirs. En voici un que l’on pense avoir bien refermé, il s’ouvre à nouveau sur une autre piste, un autre monde. Ce sont les petits mondes d’Adèle qui fouille à l’intérieur de sa mémoire et convoque ses souvsenirs. Les personnages auxquels elle redonne vie revendiquent, à leur tour, une part de vérité. Rien n’est caché, tout est avoué. Les acteurs seront toujours présents. Ils passeront du quasi-anonymat du Chœur au rang de personnage, puis d’un personnage à l’autre avec beaucoup de souplesse. On utilisera des signes clairs (ruptures de rythme, musique, code vestimentaire…), mais toujours en complicité avec le spectateur.
Adèle… s’appuie sur de multiples détails de l’ordre du quotidien, mais n’est surtout pas une pièce réaliste. Les personnages sautent allègrement d’une époque à l’autre, ils contestent la manière dont leurs histoires sont racontées, les morts ont beaucoup de vigueur, Adèle a parfois treize, parfois plus de cent ans. Elle a l’âge de ses premières amours, elle sera interprétée par une jeune femme.
De même, l’espace sera symbolique. Adèle nous ouvre la porte de ses rêves, de son petit théâtre intime. Les scènes se dérouleront sur une piste ronde, à la fois radeau et tréteau de théâtre. Au centre de cette piste, est planté un mât, une sorte d’arbre aux multiples branches, qui permettront de réaliser toutes les transformations. On dessinera un paysage mouvant, sans cesse réinventé, toujours surprenant.
Adèle et ses comparses ont une grande soif de vérité. Même s’ils comprennent vite que la vérité a de multiples visages. On cherchera donc à atteindre, avec le maximum de précision, une grande authenticité de jeu. « Adèle… » est une comédie où chaque personnage joue sa vie. Comme sur un champ de bataille. Mais, à la différence (notable) de la guerre, les blessures d’amour donnent un sens à la vie.
Jacques Hadjaje
"Interprété avec tant de justesse par Isabelle Brochard, le personnage d’Adèle est sans âge. Lumineuse, elle est toutes les Adèle, de la jeune femme amoureuse à la mère de famille" e-gazette du spectacle
"Un spectacle grand public porté par une troupe formidable dont le plaisir de jouer ensemble rayonne sur les spectateurs… Adèle donne un grand coup de pied dans la tristesse du siècle." L’Hebdo-Vaucluse
"Cette pièce est un hymne à la vie et à l’amour. Elle regorge de tendresse et de finesse. On craque pour cette Adèle." Le Dauphiné
"Adèle a ses raisons est l’une des pépites d’or du festival off d’Avignon. La mise en scène inventive et soignée de Jacques Hadjaje accompagne le travail de huit comédiens et chanteurs qui font revivre l’histoire d’une famille traversant le siècle. Parmi eux, la magnifique Isabelle Brochard, énergique et vivante Adèle, dans sa belle robe rouge, pour un spectacle populaire , au sens le plus noble du terme." La Croix
"Enfin du théâtre écrit par un auteur vivant, dont l’écriture est magnifique." La Marseillaise
"J’ai versé plus d’une larme à l’évocation de cette vieille dame un peu loufoque qui déclare à ses enfants qu’elle a fait l’amour partout. Un très joli moment." France 3
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