Afrika Mandela

• Un homme de dialogue

« Je suis le capitaine de mon âme, je suis le maître de mon destin. Je viens d’une Afrika arc-en-ciel porteuse d’espoir et de réconciliation entre les peuples. C’est un si long chemin que celui de la liberté. »

Prix Nobel de la paix, symbole de la résistance, prisonnier le plus célèbre de l’histoire, premier président élu démocratiquement en Afrique du Sud, Nelson Mandela, par le dialogue, la non-violence, l’héritage des traditions xhosa, a sonné d’un uppercut magistral le torse adipeux de son sparring-partner, l’apartheid.

L’enfant noir n’est pas mort, il respire encore et pour toujours.

« J’ai bon moral et je n’ai jamais pensé un seul jour que je terminerai ma vie en prison » - Nelson Mandela

• La presse

« Afrika Mandela se lance dans l’aléatoire et, par étapes clés, tente de cerner le cheminement idéologique de celui qui deviendra l’emblème planétaire du combat contre la discrimination raciale. » Gilles Renault, Libération, 28 juillet 2016

« Modeste Nzapassara incarne Mandela avec grandeur et modestie. Souvent assis, alors que les autres s’agitent autour de lui, il semble survoler physiquement les marasmes de l’actualité au profit d’un esprit tourné vers l’Histoire. Nzapassara ne singe pas Mandela, il l’interprète comme un sage : digne, habité, au moyen d’un visage d’une expressivité rare dont l’effet est amplifié par les belles lumières de Fouad Souaker et la proximité avec le public imposée dans la petite salle du Lucernaire. » Hadrien Volle, Sceneweb, 29 juin 2016

« C'est Modeste Nzapassara qui l'incarne, et le miracle opère : émanent de lui cette autorité, cette paisible force qui habitaient Mandela. » Jean-Luc Porquet, Le Canard enchaîné, 29 juin 2016

• Note d’intention de l’auteur

Point de départ de l’action, le poème d’Ingrid Jonker : L’enfant n’est pas mort.
L’enfant lève les poings contre sa mère qui crie Afrika,
l’enfant devenu homme arpente toute l’Afrique
l’enfant devenu géant voyage dans le monde entier,
sans laissez-passer.

Cet enfant devenu homme sera l’héritier de Mandela. Pour répondre aux questions d’une journaliste, il puisera dans sa propre mémoire. Comment enlacer l’arbre Mandela ? Cet arbre abattu si bien décrit par Zindzi Mandela pendant les années de détention de son père. Comment redonner de la sève et de nouveaux bourgeons à ses branches dressées vers le ciel ?

Ses gardiens ne savaient pas qu’en l’enterrant vivant, ils enterraient aussi la graine de la liberté qui était en lui. Par le dialogue, la non violence, l’héritage de la tradition Xhosa, Nelson Mandela a sonné le torse adipeux de son sparring-partner, l’apartheid.

Pièce à trois personnages assortie d’un quatrième :
- un homme porteur de la mémoire de Mandela
- une femme reporter journaliste
- un homme blanc nommé Pieter Botha

Le quatrième personnage étant une Afrika nimbée d’un arc-en-ciel d’espoir tourné résolument vers le futur. L’enfant n’est pas mort il respire encore et pour toujours.

Jean-Jacques Abel Greneau

• Note d’intention du metteur en scène

Au vu et reçu de ce texte, Afrika Mandela, la mise en scène doit observer la rigueur géométrique imposée par le sujet. Tel un sniper, le metteur en scène est un tireur embusqué sur les toits - ou cintres d’un théâtre. Il doit viser juste, atteindre sa cible soit côté blanc, soit côté noir. Côté noir, Nelson Mandela, côté blanc, Pieter Botha. La division du plateau indique l’action. Il s’agit d’un espace nu traversé d’une grille symbolisant l’apartheid et d’abord la prison.

Au premier plan, un no mans’land, couloir de circulation où les personnages s’expriment, s’affrontent. Seule la journaliste, dans sa posture axiale, évoluera sur toute la surface sans frontières, sans laisser passer. Elle est celle qui traverse la mémoire de Mandela et qui nous la rapporte, présente et fondamentale pour l’avenir de nos sociétés. Le choix de la musique s’est porté sur Johnny Clegg. Qui d’autre, mieux que lui, pourrait nous rassembler dans la ferveur du peuple sud-africain…

Katy Grandi

• Points de repère sur Nelson Mandela

18 juillet 1918 Dans les vertes collines du Transkei, on célèbre joyeusement la naissance du petit Rholihlahla, « celui qui pose des problèmes » en langage Xhosa. Sept années plus tard, le jour de son entrée à l’école, il doit abandonner son prénom de naissance pour un prénom britannique : Nelson.

Pour ses amis du clan tribal et pour le peuple, il restera toujours celui que l’on nomme familièrement, Madiba.
1937 Il entre à l’Université de Fort Hare. Etudes de droit.
1944 Il milite activement et rejoint l’ANC. Durant toutes ces années, jusqu’en 1962, il se consacre à la lutte contre le régime de l’apartheid.
1962 Il est arrêté et condamné à cinq années de prison
1964 Lors du fameux procès de Rivonia, il est condamné à perpétuité et incarcéré à Robben Island.
11 février 1990 Après vingt sept années de détention, Mandela est libéré.
10 mai 1994 Il est élu premier président démocratique d’Afrique du Sud. Il restera au pouvoir jusqu’en 1999.
2005 Première rencontre entre Mandela et le sénateur de l’Illinois Barack Obama.
5 décembre 2013 Mort de Nelson Mandela. Quelques jours plus tard, le monde entier lui rend hommage en assistant à ses obsèques nationales.