Traversant les époques (du XVIIe siècle à un futur proche) et variant les registres (danse, récital, théâtre musical…) avec fluidité, la pièce reflète la mélancolie – ce soleil noir qui obscurcit l’âme autant qu’il l’irradie – en un très singulier faisceau de variations subtilement chatoyantes.
Rétif à toute catégorisation, Alban Richard développe depuis les années 1990 une pratique chorégraphique protéiforme qui se singularise par un impérieux désir d’expérimentation, toujours réactivé, et par un dialogue constant avec le monde de la création musicale – de la musique ancienne à la techno en passant par la musique contemporaine.
À la source de Come Kiss Me Now, création récente, se trouve L’Anatomie de la mélancolie, fameux ouvrage-somme de Robert Burton (publié en 1621 et régulièrement réédité depuis), Alban Richard ayant eu envie d’inventer des danses qui résonnent avec le livre.
Innervée par « une réflexion sur notre rapport à la mort, à la fragilité et à la précarité de la vie », selon les mots du chorégraphe, la pièce approche la mélancolie sous diverses formes. Elle se compose ainsi de cinq portraits/tableaux successifs, chacun s’inscrivant dans un agencement scénographique et un univers esthétique différents – mention spéciale aux costumes, éblouissants de fantaisie sophistiquée.
Ces tableaux prennent vie, ô combien, par le biais d’interprètes à l’engagement palpable : les superbes danseuses Chihiro Araki et Alice Lada, la formidable soprano Céline Scheen (qui chante du baroque aussi bien que des tubes new wave des années 1980, comme Fade to Grey et Tainted Love), le crépitant beatboxer Ezra, le trio de violes de gambes L’Achéron et Alban Richard lui-même, en état d’ulcération maximale.
Traversant les époques (du XVIIe siècle à un futur proche) et variant les registres (danse, récital, théâtre musical…) avec fluidité, l’ensemble reflète la mélancolie – ce soleil noir qui obscurcit l’âme autant qu’il l’irradie – en un très singulier faisceau de variations subtilement chatoyantes.
Jérôme Provençal
« Un spectacle très étonnant, déployant une archéologie de la sensibilité autour d'une multiplicité d'univers musicaux, poétiques et chorégraphiques. » Delphine Goater, Res Musica
« Alban Richard a tenté avec Come Kiss Me Now une sorte de spectacle musical total dépassant la seule chorégraphie, plutôt bien réussi dans l'ensemble. Surprenant, intrigant et chatoyant. » Alain Lambert, musicologie.org
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