Est-elle seule ? A-t-elle coupé les ponts avec sa mère ? Ana est à la fois drôle, poétique, fantaisiste et intrigante... Elle se moque de l'absurdité du jugement d'autrui. Mais à qui parle-t-elle ? A vous ? Qui se cache derrière la porte ? Et puis il y a le souvenir obsédant de ce soi-disant suicide ! Fantasme ou réalité ?
Cette pièce est une visite des méandres de la solitude, de la perversion et des doutes. C'est la vie d'Ana, une vie de questionnements, d'enfermement...
Pourra-t-elle se réparer ? Ouvrir la porte ? Décider de prendre sa liberté ? Elle parle Ana, elle pense Ana, elle danse Ana, elle vous offre son âme virevoltante.
Par la La Compagnie L'Aventurine.
« Un texte fort à rendre léger, une impudeur à couvrir d’émotions, une introspection à transformer en thriller voilà mes premières pistes de travail. Ensuite tout devient simple, évident...
Les artifices sont inutiles, la force est dans la vie et le foisonnement de l’interprétation. Pour décors les méandres et la complexité d’un outil qu’il faut tenter d’apprivoiser pour une hypothétique évasion. Il suffit au spectateur de se laisser envoûter pour partager cette quête de vérités, ce désir d’émancipation à la fois terrorisant et salvateur pour Ana... Chacun pourra puiser dans ce spectacle une part de soi ! » Jean-Luc Borras
« J’ai eu envie d’écrire un cri... Le cri d’une femme, le cri d’Ana, qui n’en peut plus d’être enfermée, prisonnière, enchainée aux désirs destructeurs de sa mère. Pourquoi sa mère se comporte-elle ainsi avec elle ? Est-elle jalouse de sa fille ? Je n’apporte pas de réponses, je ne m’attarde pas sur le point de vue de la mère, j’ai écrit sur Ana, sur sa «pensée à voix haute», son cheminement intérieur. Ne pas décrire son calvaire, mais essayer de le sentir, de le faire sentir par des situations et des réactions ; le rendre palpable. Glisser avec autodérision et absurdité dans sa spirale infernale. J’ai voulu écrire non pas pour être lu mais pour être joué et donner un corps aux maux.
Ana parle court, saute d’une idée à une autre : c’est son état, elle n’a plus d’air, elle a peur ; les idées se bousculent, se mélangent. La mère, elle, s’exprime souvent à l’impératif de façon répétitive, symbole de sa toute-puissance. Sa mère est comme une allégorie de notre propre prison... Quelle est la part d’Ana en nous ? De quelle manière la société́ nous enferme par le rêve ou le besoin créé ?
J’aimerai en plongeant le spectateur dans mon univers l’amener à confondre la fiction et la réalité. Où sommes-nous ? Ana est-elle lucide ? Est-elle folle ? Et sa mère existe t-elle vraiment ?
Au delà̀ de la souffrance d’Ana, je parle aussi de solitude, du passage de l'enfance à l'adulte, de la féminité, de l'absence du père, du poids du secret de famille, de la folie et surtout d’espoir et de liberté. Comment d’un déclic tout peut devenir possible, comment la liberté et le besoin que nous en avons peut nous permettre de franchir les obstacles de la vie, ceux qui nous semblent impossibles. C’est pour convaincre que l’après est «jouable » que j’ai eu envie d’écrire cette pièce.
Bien souvent le pire obstacle pour s’en sortir, c’est soi-même et cette peur qui nous ronge. Le plus grand des voyages commence toujours par un premier pas... (François De La Rochefoucauld). »
Jennifer Batten
80, Allée Darius Milhaud 75019 Paris