Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort... Cet épilogue désenchanté de la guerre de Troie invente un modèle : celui de la fameuse «chaîne racinienne».
Declan Donnellan qui avait déjà partagé Le Cid et Othello avec les publics de Lille et de Tourcoing se donne là une nouvelle occasion de disséquer les contradictions du pouvoir et de la passion.
La relation enfants-parents est le thème central de l’histoire d’Andromaque. La guerre de Troie – interminable – a fini dans la honte. Après ce massacre horrible, même le retour des héros tourne au désastre. La guerre finie, la nouvelle génération, fils et filles de pères et mères légendaires, tous morts, est hantée par leur présence qui ne cesse d’envahir leur imagination.
Comment se mesurer à des figures aussi imposantes que celles d’Achille, de Clytemnestre, d’Hector ou d’Hélène ? Obsédés par eux-mêmes et par leurs parents, ils oublient complètement le petit Astyanax, fils d’Hector et d’Andromaque.
Avec cette analyse aiguë, moderne, de la psyché humaine, Racine illustre parfaitement le vieil adage : « Le cœur est le foyer de la trahison ». Subversif, surprenant, Racine met à nu, avec une logique implacable, le répertoire de nos déceptions de nous-mêmes. Avec son humour au fil du rasoir il démontre que la vengeance n’est que nostalgie et que la culpabilité fait de nous des irresponsables.
Suicide, meurtre et psychose semblent être le destin de ceux qui ne veulent pas lâcher prise, la couronne est le destin de ceux qui vivent dans le présent et protègent l’enfant.
Declan Donnellan
j'ai vu cette production lundi à Genève qui m'a laissée perplexe ... Avec une mise en scène si épurée, les comédiens avaient une obligation d'excellence. Or, ce n'est pas ce qui s'est produit : mauvaise diction d'Andromaque qui pourtant semblait entrer dans ce rôle sublime qui était le sien, mauvaise diction d'Hermione qui gesticulait dans tous les sens et dont le personnage évoquait une harpie vulgaire contemporaine. Le tout frisait parfois (à dessein le vaudeville. Pourquoi ce mélange des genres ?? Veut-on tuer l'émotion qui doit forcément s'emparer de nous les spectateurs au fil de la tragédie ? seul le magnifique Pyrrhus (Christophe Grégoire) et lui seul a sû être à la hauteur de Racine
La mise en scene nous rapproche des personnages 3000 ans plus vieux que nous. On rit à la betise d'Hermione, ou plutot à ses valeurs qui nous sont etrangères. Mais l'emotion qui nous parle, celle de la passion, est intacte lorsqu'elle s'exprime. Merci pour cet eclairage rejouissant d'un chef d'oeuvre! bibi
Nous sommes restés jusqu'à la fin, samedi soir aux Bouffes du Nord... Spectacle navrant. Pauvre Racine. Qu'a-t-il fait au juste pour se voir infliger une telle lecture ? Et nous plaignons les comédiens de compromettre à ce point leur talent. Pourtant la salle entière a longuement applaudi. Y aurait-il une âme assez charitable pour nous expliquer en quoi cette représentation flirtait avec le génie ? Merci pour vos éclaircissements.
Nous sommes sortis de la salle avant la fin de l'acte I. Nous ne pouvions plus nous contenir. Un tel mépris du texte, du public et de l'auteur nous a vraiment choqués. N'assumant pas la dimension tragique de la pièce, le metteur en scène recourt à des procédés burlesques, des jeux de scènes dignes du théâtre de boulevard pour arracher quelques rires à des spectateurs dépassés par le sens des vers de Racine. Il fait délibéremment le choix de tuer le sens pour installer un décalage sans intérêt entre les vers -péniblements- scandés et l'univers scéniques. Plusieures personnes sont parties en même temps que nous, déçues et flouées. Jouait-on vraiment Racine hier soir aux Bouffes du Nord ?
j'ai vu cette production lundi à Genève qui m'a laissée perplexe ... Avec une mise en scène si épurée, les comédiens avaient une obligation d'excellence. Or, ce n'est pas ce qui s'est produit : mauvaise diction d'Andromaque qui pourtant semblait entrer dans ce rôle sublime qui était le sien, mauvaise diction d'Hermione qui gesticulait dans tous les sens et dont le personnage évoquait une harpie vulgaire contemporaine. Le tout frisait parfois (à dessein le vaudeville. Pourquoi ce mélange des genres ?? Veut-on tuer l'émotion qui doit forcément s'emparer de nous les spectateurs au fil de la tragédie ? seul le magnifique Pyrrhus (Christophe Grégoire) et lui seul a sû être à la hauteur de Racine
La mise en scene nous rapproche des personnages 3000 ans plus vieux que nous. On rit à la betise d'Hermione, ou plutot à ses valeurs qui nous sont etrangères. Mais l'emotion qui nous parle, celle de la passion, est intacte lorsqu'elle s'exprime. Merci pour cet eclairage rejouissant d'un chef d'oeuvre! bibi
Nous sommes restés jusqu'à la fin, samedi soir aux Bouffes du Nord... Spectacle navrant. Pauvre Racine. Qu'a-t-il fait au juste pour se voir infliger une telle lecture ? Et nous plaignons les comédiens de compromettre à ce point leur talent. Pourtant la salle entière a longuement applaudi. Y aurait-il une âme assez charitable pour nous expliquer en quoi cette représentation flirtait avec le génie ? Merci pour vos éclaircissements.
Nous sommes sortis de la salle avant la fin de l'acte I. Nous ne pouvions plus nous contenir. Un tel mépris du texte, du public et de l'auteur nous a vraiment choqués. N'assumant pas la dimension tragique de la pièce, le metteur en scène recourt à des procédés burlesques, des jeux de scènes dignes du théâtre de boulevard pour arracher quelques rires à des spectateurs dépassés par le sens des vers de Racine. Il fait délibéremment le choix de tuer le sens pour installer un décalage sans intérêt entre les vers -péniblements- scandés et l'univers scéniques. Plusieures personnes sont parties en même temps que nous, déçues et flouées. Jouait-on vraiment Racine hier soir aux Bouffes du Nord ?
Entièrement d'accord aucune accroche possible lourd facile sans intérêt qui tient par moments plus du feydeau que de racine c'est tellement facile d'ironiser sur des textes "tragique" mais tellement plus dur que d'émouvoir... Il passe complètement à coté de la pièce de ce qu'elle raconte...quel dommage... Tristesse...
Moi aussi j'ai été gênée par les effets : geste mécanique d'Hermione qui porte sans cesse la main à la bouche, allées et venues qui couvrent les paroles, costumes années 40, nudité (une fois de plus) d'Oreste, vulgarité des gestes explicites.. comme si on ne pouvait comprendre rien qu'avec le texte qu'il s'agit de passion. La mise en scène était un peu lourde, des spectacteurs commençaient à ricaner vers la fin, mais cela donne envie de lire sur cette pièce, sur Racine et de voir d'autres interprétations pour comparer.
Chers internautes, donnez-moi une piste. J'ai vu quelques spectacles dans ma vie, plus ou moins aboutis mais je trouve toujours un intérêt, une question qui m'accroche. Là, c'est la première fois que je n'ai aucun élément auquel me raccrocher. La scénographie est inexistante, les comédiens ont le niveau d'élèves de 6ème (l'innocence en moins), leurs bras s'agitent à chaque réplique, les déplacements ne sont motivés que par l'envie de se promener sur le plateau, le texte est perdu, massacré par une diction qui assassine le rythme des vers et appuie les consonnes à outrance, les effets de mise en scène sont attendus (tiens, une tragédie avec des costumes contemporains... tiens, des confettis... tiens, une douche donc on se précipite dessous...), le nom d'un personnage est prononcé donc on nous le désigne du doigt... Dites-moi pourquoi un tel acharnement ? Donnez-moi une accroche, juste une s'il vous plaît.
4, place du Général de Gaulle 59026 Lille